Les incendies qui ravagent la forêt de l’Amazonie menacent le quotidien des indigènes de la tribu des Karitiana. Les membres de cette tribu n’hésitent pas à entonner des chants traditionnels pour conjurer le mauvais sort.
Près de 500 membres de la tribu des Karitiana vivent actuellement dans la forêt de l’Amazonie, en proie à des incendies. Les feux qui ravagent "la grande forêt", comme ils l’appellent dans leur langue, ont un impact sur la santé de leur communauté, a déploré le cacique Antonio-José, chef de la tribu des Karitiana. Plus encore, leur culture, leur mode de vie et leur village sont menacés par les incendies et la déforestation. "La fumée couvre notre village et amène des maladies qui touchent surtout les enfants et les plus âgés, comme la grippe, le mal de gorge, des saignements de nez et une toux très forte", a-t-il raconté dans les colonnes de France info.
Pour conjurer le mauvais sort, les membres de cette tribu d’indigènes entonnent parfois des chants traditionnels. "Quand quelqu’un veut nous faire du mal, on chante cette chanson pour le faire changer d’avis", explique Gledson, 25 ans, en montrant les dégâts causés par les incendies. Cet habitant regrette surtout le tarissement des rivières où ils pêchaient et où leurs enfants se baignaient. Le chef de la tribu a déclaré que la situation s’est empirée depuis l’arrivée au pouvoir du président brésilien Jair Bolsonaro. "Nous vivons à l’intérieur de la réserve indigène et nous prenons soin de la forêt, alors que ce nouveau président veut détruire nos territoires", a-t-il lâché.
Valdemar, 68 ans, s’inquiète de la situation. Les incendies nuisent surtout à la forêt et aux animaux qui y vivent, a-t-il confié en tupi-arikém, la langue de la tribu. "Je ne sais pas si ce sont des fermiers, des gens mauvais qui nous veulent du mal ou simplement le hasard, mais cette forêt, c’est la vie pour nous", a-t-il indiqué. La disparition de la forêt entraînerait également une absence de nourriture, de médicaments et de plantes, la base de leur médecine traditionnelle. "Vous qui venez d’autres mondes, aidez-nous ! La forêt, c’est notre maison.", a-t-il ensuite appelé.