Le président haïtien Jovenel Moïse a été assassiné à son domicile mercredi 7 juillet. Quatre "mercenaires" ont été tués deux autres arrêtés.
A leur réveil jeudi 8 juillet, les Haïtiens ont su l’assassinat de leur président Jovenel Moïs. La chaîne LCI rappelle que le Premier ministre Claude Joseph a annoncé que le président a été assassiné chez lui par des étrangers qui parlaient l’anglais et l’espagnol.
Ils ont attaqué la résidence du président de la République. Il a aussi informé que la première dame a été blessée dans l’attentat qui a eu lieu en pleine nuit mercredi. Elle est hospitalisée dans un état critique et incertain. "Elle reçoit actuellement les soins que son cas nécessite", a souligné le chef du gouvernement. Quelques heures après cette annonce, l’ambassadeur haïtien aux Etats-Unis a précisé que la femme du président est évacuée à Miami pour être soignée.
Au moment de l’attaque, la fille du président, Jomarlie, s’est cachée dans une chambre à coucher, a précisé le magistrat Carl Henry Destin au journal Le Nouvelliste. Il a souligné que le bureau et la chambre du président ont été saccagés. "Nous l’avons trouvé allongé sur le dos, pantalon bleu, chemise blanche maculée de sang, la bouche ouverte, l’œil gauche crevé", a-t-il détaillé.
Claude Joseph a assuré que le meurtre du président ne resterait pas impuni en promettant que les assassins paieraient pour ce qu’ils ont fait devant la justice. De son côté, l’ambassadeur haïtien aux Etats-Unis a noté que c’était "une attaque bien orchestrée". Selon lui, les hommes derrière cette opération, seraient des mercenaires "professionnels" s’étant fait passer pour des agents américains de l’agence américaine anti-drogues (DEA), rapporte RTL.
Après l’attaque, les forces l’ordre ont poursuivi les membres présumés du commando. Le directeur général de la police nationale a fait savoir que quatre mercenaires ont été tués, deux autres ont été interceptés sous leur contrôle. Par ailleurs, trois policiers, pris en otage, ont été récupérés. Jusqu’ici, aucune autre information sur l’identité ou les motivations des auteurs de l’assassinat n’a été dévoilée.
La chaîne RTL formule que cet assassinat menace de déstabiliser davantage l’Haïti, le pays plus pauvre en Amérique, qui fait face à une double crise politique et sécuritaire. Le Premier ministre a déclaré "l’état de siège dans tout le pays", donnant ainsi des pouvoirs renforcés à l’exécutif pour quinze jours.
Contacté, Didier Le Bret, ancien ambassadeur de France en Haïti a dit que le contexte politique tendu dans le pays a favorisé ce meurtre.
A son avis, la situation qui a prévalu jusqu’à son assassinat était très clairement une situation où une grande partie de la population ne comprenait plus comment le régime pouvait continuer à s’entêter dans cette espèce de déni de justice. "On ne change pas les règles du jeu, où on est à ce point à un moment où on est à soi-même discrédité, avec des arrestations arbitraires en pagaille", a-t-il ajouté sur RTL. Selon ses dires, tout cela a créé une situation où on était arrivé quasiment à un point de non-retour.
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