Illustration/Rebecca Blackwell/AP/SIPA
L’administration Trump voudrait davantage renforcer sa lutte contre les immigrations clandestines en proposant une nouvelle loi qui va permettre de lever les limites de temps pour la détention des enfants migrants, mercredi 21 août.
Afin d’autoriser la détention illimitée des familles entrées illégalement aux Etats-Unis, le gouvernement de Donald Trump a annoncé son souhait de prendre une autre décision. Cela s’inscrit dans le cadre de sa politique de fermeté face à l’immigration clandestine. En effet, mercredi 21 août, il a indiqué qu’il allait retirer les strictes limites régissant le temps passé en centres de rétention des enfants migrants. De ce fait, un nouveau bras de fer est engagé entre l’administration Trump et la justice, rapporte Le Monde.
En prenant cette mesure, les autorités voudraient écarter une décision judiciaire de 1997, baptisée "Flores" qui impose aux autorités fédérales de ne pas maintenir en détention les enfants plus de vingt jours.
Dans ce sens, le gouvernement serait libre d’envoyer les familles entrées illégalement aux Etats-Unis, dans des centres de rétention pour la durée nécessaire au traitement de leur dossier d’immigration.
Devant la presse, un porte-parole du ministère de la sécurité intérieure a expliqué, mardi 20 août, que cette mesure a pour objectif d’"envoyer un message fort". Il s’agit notamment de signifier que le fait qu’immigrer illégalement aux Etats-Unis avec des enfants n’est pas un "passeport" pour éviter la détention. Cet avis est confirmé par le Ministère de la sécurité intérieure américaine. Ce dernier a affirmé que cette nouvelle mesure donnerait lieu à une détention moyenne de trois mois.
De leur côté, les associations de défense des droits de l’homme et de l’enfant craignent des durées de détention bien plus longues. Et pourtant, les structures sont souvent en mauvais état ou pas adaptées à l’accueil des mineurs. En effet, des enquêtes ont révélé des conditions précaires de détention pour les jeunes enfants. Les cellules sont parfois surpeuplées, sans accès à une douche ou à des plats chauds.
Cette nouvelle législation, décidée par la Maison-Blanche, risque d’être farouchement combattue devant les tribunaux. Car selon le gouvernement, cette mesure pourrait entrer en vigueur dans les soixante jours après sa publication au registre fédéral.
Cette dernière devrait, d’ailleurs, être programmée dans la semaine. Et pourtant, cette mesure doit d’abord être approuvée par la juge Dolly M. Gee, qui avait initialement conduit à ce verdict, d’après le New York Times. Pour ce faire, le gouvernement a sept jours pour lui transmettre son nouveau texte pour approbation. Si elle refuse de le faire, l’administration devra interjeter appel, et la décision pourrait alors être repoussée à plusieurs mois, voire plusieurs années.
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