Les deux anciens employés de Twitter ont accédé à au moins 6 000 comptes pour fournir des informations personnelles sur des opposants à Riyad. Une troisième personne, un Saoudien, a fait office d’intermédiaire.
La justice américaine se penche sur une affaire d’espionnage visant deux ex-employés de Twitter. Ali Alzabarah, un Saoudien de 35 ans et Ahmad Abouammo, un Américain de 41 ans sont accusés d’avoir fourni des informations sur des utilisateurs du réseau social critiques envers la famille royale de l’Arabie Saoudite. Les deux hommes se seraient servis de leur accès privilégié à la plateforme pour accéder à pas moins de 6 000 comptes. "Ces agents saoudiens ont fouillé dans les systèmes internes de Twitter pour obtenir des informations personnelles sur des opposants au régime saoudien et des milliers d’autres utilisateurs" du réseau social, est-il indiqué dans un communiqué de David Anderson, procureur fédéral en Californie sur le récit de 20 Minutes.
Parmi les comptes fouillés par ces deux anciens employés de Twitter figure celui d’Omar Abudlaziz, un dissident proche de Jamal Khashoggi, selon un rapport de la CIA, par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Les informations transmises concernent les adresses e-mail ou IP, les numéros de téléphone et les dates de naissance des utilisateurs de ces comptes. En contrepartie, les deux accusés qui ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt par le ministère américain de la Justice ont reçu des cadeaux et de l’argent liquide. Selon l’acte d’accusation, Ahmad Abouammo a perçu 300 000 dollars (271 000 euros) du gouvernement saoudien ainsi qu’une montre d’une valeur de 20 000 dollars (18 000 euros).
Un troisième suspect intervient dans cette affaire d’espionnage. Il s’agit d’Ahmed Almutairi, accusé d’avoir joué le rôle d’intermédiaire entre les deux hommes et le gouvernement saoudien. Il est également soupçonné d’avoir participé à la fuite d’Ali Alzabarah des Etats-Unis après les premières questions formulées par la hiérarchie de Twitter. Les deux anciens employés de Twitter se trouvent probablement en Arabie Saoudite, a précisé le ministère américain de la Justice. Ahmad Abouammo a été interpellé mardi à Seattle, dans le nord-ouest des Etats-Unis.
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