Xing Yun / Costfoto/Sipa USA/SIPA
Le droit à l’avortement est au cœur des débats aux Etats-Unis. De nombreuses entreprises se sont positionnées pour préserver la santé et le bien-être des salariées.
Lundi 2 mai, une fuite de documents a évoqué le possible revirement de la Cour suprême sur la question de l’avortement aux Etats-Unis.
Cette nouvelle a provoqué la polémique dans le pays, rappelle Franceinfo. Joe Biden a appelé les Américains à défendre ce droit lors de l’élection à mi-mandat en novembre. Quelques heures après cette révélation de la presse, des entreprises sont sorties du silence et une partie de l’économie américaine a réagi publiquement.
Les responsables de Levi Strauss ont écrit : sachant ce qui est en jeu, les dirigeants du monde de l’entreprise doivent se faire entendre et agir pour préserver la santé et le bien-être des salariées. Cela implique, d’après eux, de protéger "les droits liés à la procréation".
Pareillement, Apple s’est engagé à couvrir les frais engagés par ses employées qui devraient se déplacer dans un autre Etat afin de pratiquer une IVG (Interruption volontaire de grossesse).
Outre Levis Strauss et Apple, la plateforme de recherche participative Yelp a annoncé à la presse française que revenir sur le droit à l’avortement "mettrait en péril les droits de millions de femmes". Elle a évoqué aussi "un séisme pour notre société et notre économie" et appelle les entreprises à "prendre l’initiative".
La société Tesla, qui vient de déplacer son siège de Californie au Texas, s’est engagée à rembourser ces dépenses, d’après les informations du New York Times.
Amazon, Uber ou même la banque Citigroup ont tous indiqué instaurer ce même dispositif, et prendre en charge les coûts supplémentaires que ce texte peut induire pour leurs employées.
Maurice Schweitzer, professeur à l’université Wharton de Pennsylvanie a réagi après la révélation de ce revirement. "Nous vivons une période inhabituelle sur le plan politique et cette question est redevenue primordiale, ce qui va forcer les entreprises à se dévoiler", a-t-il estimé.
De son côté, Neeru Paharia, professeure à l’université Georgetown a affirmé que les sociétés se trouvant dans des Etats qui pourraient revenir [sur l’accès à l’IVG] doivent décider si elles couvrent ou non les frais associés (...), cela les contraint donc à se positionner de fait. Selon elle, une partie des sociétés américaines a osé s’exprimer sur le sujet, car dans ce pays, les gens favorables (au droit à l’avortement) sont plus nombreux que ceux qui y sont opposés.
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