Le président américain s’est opposé mercredi 20 février au retour aux États-Unis d’une jeune femme de 24 ans. Cette dernière avait rejoint le groupe Etat Islamique (EI) en Syrie.
Fille de diplomate et née aux États-Unis, Hoda Muthana a décidé de rejoindre les rangs de l’EI en Syrie. Désormais âgée de 24 ans, la jeune femme souhaite revenir dans son pays natal. Un retour refusé par Donald Trump et le secrétaire d’État Mike Pompeo.
Dans un communiqué, Washington a soutenu que Hoda Muthana n’a jamais été citoyenne américaine. "Elle n’a pas de fondement juridique, ni de passeport américain valide, ni de droit à un passeport ni aucun visa pour se rendre aux États-Unis", a précisé Mike Pompeo.
L’avocat de la jeune femme, Me Hassan Shilby, a contesté les déclarations de la Maison-Blanche. En effet, il y a une règle relative aux enfants de diplomates, qui sont nés aux États-Unis durant leur poste. Selon la loi américaine, ils n’acquièrent pas automatiquement la nationalité américaine. A contrario, son avocat a martelé qu’Hoda Muthana est née en 1994 dans le New Jersey, soit plusieurs mois après que son père eut cessé d’être diplomate. Elle est, en conséquence, citoyenne américaine, a noté son avocat.
Me Hassan Shilby a en outre fait valoir que sa cliente avait un passeport valide quand elle avait quitté le pays pour la Syrie en 2014, notamment pour se battre aux côtés des djihadistes de l’EI. La défense a rappelé que l’Amérique n’est pas un pays qui prive la nationalité à ceux qui ont violé la loi, en ajoutant que la jeune femme était prête à subir les conséquences de son acte.
L’organisation Counter Extremism Project a rapporté qu’Hoda Muthana avait participé activement à la propagande djihadiste, sous le nom de "Oum Jihad". Elle a non seulement appelé à "faire couler le sang américain", mais a également félicité ceux qui ont perpétré l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015. "Je tire mon chapeau aux moudj (combattants du Jihad) de Paris", a-t-elle ainsi tweeté sur son compte.
La jeune femme s’est rendue de son plein gré aux forces kurdes. Depuis, elle est détenue dans un camp de réfugiés au nord-est de la Syrie. Hoda Muthana souhaite actuellement rentrer aux États-Unis. Elle a d’ailleurs indiqué à plusieurs journaux occidentaux ses profonds regrets quant à ses actes.
"J’ai réalisé que j’avais fait une grave erreur. Je sais que j’ai gâché mon avenir et celui de mon fils et je le regrette très profondément", a-t-elle déclaré au quotidien britannique The Guardian, confirmant une information d’Europe 1. Elle a expliqué au New York Times qu’elle a commencé à avoir des doutes sur son engagement au cours de sa deuxième année passée dans le califat.
Alors que Donald Trump a demandé aux pays européens de reprendre leurs centaines de ressortissants détenus par les Forces démocratiques syriennes (FDS), le cas de Hoda Muthana est intervenu. L’appel du président américain passe mal auprès des Européens. Ces derniers craignent en effet une radicalisation des prisons où ils seront détenus.
>> Lire nos autres articles sur les Etats-Unis