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Cette suspension de la messagerie en ligne Telegram dans tout le Brésil relève d’une décision de la justice.
La justice au Brésil a demandé mercredi la suspension de Telegram dans tout le pays. Selon une source gouvernementale et judiciaire, la messagerie en ligne n’a pas fourni aux autorités des données sur des groupes néonazis actifs sur la plateforme. Dans le cadre d’une enquête sur des groupes néonazis présents sur les réseaux sociaux, la justice a ordonné de suspendre Telegram, car ce réseau n’avait pas répondu à ses requêtes, a expliqué lors d’une conférence de presse le ministre de la Justice, Flavio Dino. "Nous savons que (les messages diffusés par ces groupes sur les réseaux) produisent de la violence" en milieu scolaire, a-t-il ajouté en faisant allusion à la vague récente d’attaques meurtrières dans des écoles.
Dans son arrêt publié mercredi, le Tribunal fédéral de l’Etat d’Espirito Santo (sud-est) a rappelé les démarches entreprises par la Police fédérale. Cette dernière a en effet demandé à Telegram de lui fournir les données personnelles de tous les membres de groupes de la messagerie intitulés "Mouvement antisémite brésilien" et "Front antisémite". Cependant, la requête n’avait été satisfaite que "partiellement", rapporte 20 Minutes. Comme le souligne le site d’informations G1, les enquêteurs ont découvert qu’un adolescent de 16 ans responsable du meurtre de quatre personnes par balle en novembre 2022 dans une école à Aracruz, dans l’Espirito Santo, était en relation avec des groupes antisémites sur Telegram.
Les conclusions de l’arrêté judiciaire ont révélé qu’"il est évident que Telegram ne coopère pas avec l’enquête en cours". L’amende d’un million de reais (180.000 euros) par jour sera maintenue jusqu’à ce que les données réclamées soient fournies à la police. En mars 2022, un juge de la Cour suprême avait déjà menacé de bloquer Telegram au Brésil. La raison évoquée était le "non-respect d’ordres judiciaires", notamment la demande de suspension du compte d’Allan dos Santos, blogueur partisan de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, visé par une enquête pour désinformation.
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