Mateus Bonomi/AGIF/Sipa USA/SIPA
L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro est jugé pour son rôle présumé dans un complot visant à renverser le gouvernement élu. Il risque une peine pouvant aller jusqu’à 40 ans de prison.
Jair Bolsonaro se présente ce lundi devant la Cour suprême du Brésil pour répondre de graves accusations. L’ancien chef d’État est soupçonné d’avoir orchestré un plan visant à empêcher la prise de fonction de Lula da Silva, après sa défaite à l’élection de 2022. Ce complot présumé, qualifié de tentative de coup d’État, aurait même envisagé l’élimination physique de Lula. Son projet n’a cependant pas abouti faute de soutien du haut commandement militaire
Âgé de 70 ans, Bolsonaro est accusé d’avoir dirigé une "organisation criminelle". Avec sept de ses anciens collaborateurs, il risque jusqu’à 40 ans de prison. L’ancien dirigeant brésilien sera interrogé par le juge Alexandre de Moraes, considéré comme l’ennemi numéro un de son camp. Il espère convaincre l’opinion de son innocence.
Malgré son inéligibilité jusqu’en 2030, Jair Bolsonaro garde une forte influence au sein de l’opposition brésilienne. Il conteste vigoureusement les accusations portées contre lui et espère faire annuler cette inéligibilité pour pouvoir se présenter en 2026.
Lors d’une récente déclaration, il a affirmé qu’il répondrait sans difficulté aux questions de la Cour, voyant dans ce procès une opportunité de défendre sa version des faits. Ses alliés dénoncent une manœuvre politique visant à l’écarter définitivement de la scène. De leur côté, les magistrats de la Cour insistent sur la gravité des accusations qui pèsent contre lui.
L’issue de cette affaire ne se jouera pas en quelques jours. Après les interrogatoires, le parquet présentera ses réquisitions, puis les avocats défendront leur stratégie. Ensuite, les cinq juges de la première chambre de la Cour suprême devront se prononcer. La décision finale pourrait prendre plusieurs mois.
Pour de nombreux observateurs, ce procès est un tournant. Il illustre une volonté des institutions brésiliennes de poser des limites claires à tout projet antidémocratique. Mais il reflète aussi une société profondément divisée. Bolsonaro continue de mobiliser une base fidèle. Certains voient en lui un rempart face à Lula. D’autres, au contraire, souhaitent le voir définitivement condamné. Comme le résume Marcio Coimbra, directeur du groupe de réflexion Casa Politica : "L’histoire du Brésil est en train d’être écrite".
Sources : TV5 Monde, Radio France
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