Argentine : le symbole de la lutte contre le glyphosate est décédé

LINFO.RE – créé le 9.09.2018 à 11h16 – mis à jour le 25.01.2019 à 09h53 - La rédaction

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L’Argentin Fabian Tomasi âgé de 53 ans est mort des suites d’une polyneuropathie toxique sévère . Il est la figure de la lutte contre ce pesticide controversé.

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Souffrant de polyneuropathie toxique sévère

Fabian Tomasi s’est éteint à 53 ans en Argentine. Il a commencé à travailler dans cette entreprise de la province d’Entre Rios (centre-est) en 2005. Il était chargé de remplir d’herbicides les réservoirs d’avions de fumigation depuis des années. Il s’est arrêté à partir du moment où il souffrait d’une polyneuropathie toxique sévère. Depuis, il est devenu un symbole de la lutte contre le glyphosate dans son pays.

"Hier (vendredi, ndlr) ils ont fini de l’assassiner. Fabian était malade depuis plus de dix ans. Il s’empêchait de mourir pour pouvoir dénoncer la pratique agricole génocidaire qui l’a détruit", a déclaré Medardo Avila, membre du Réseau des médecins des villages fumigés.

Manipulation de bidons de glyphosate sans protection

Fabian Tomasi a consacré les quelques années de sa vie à alerter les gens sur les dangers des herbicides.

"Il avait même accepté de se laisser photographier pour les besoins de la lutte", a rappelé Medardo Avila.

Il avait expliqué qu’il manipulait des bidons de produits toxiques sans protection. D’ailleurs, personne ne l’avait averti des dangers du glyphosate. L’organisation mondiale de la Santé (OMS) l’avait classé comme cancérigène.

Un piège des puissants

Quelques mois avant son décès, Fabian Tomasi avait témoigné au micro de la presse française.

"Le glyphosate était terriblement trompeur, un piège qui nous a été tendu par des gens très puissants. Il ne restera personne. Toutes les terres que nous avons ne suffiront pas pour enterrer tous les morts", avait-il déclaré.

Sa maladie l’empêchait de manger des aliments solides. Il a également perdu toute sa masse musculaire. C’était sa mère de 80 ans qui s’occupait de lui puisqu’il était incapable de vivre seul.

"Sa mort nous rend très tristes et nous met très en colère. Nous avons un système de production qui contamine la moitié du pays", a ajouté le médecin militant.

(Source : Europe 1)