Deux millions de personnes et huit chefs d’Etat latino-américains en exercice sont descendus dans les rues de Buenos Aires mardi soir pour fêter le bicentenaire de la Révolution en Argentine.
BUENOS AIRES (AFP) - Deux millions de personnes et huit chefs d’Etat latino-américains en exercice sont descendus dans les rues de Buenos Aires mardi soir pour fêter le bicentenaire de la Révolution en Argentine.
Le Brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva, le Vénézuélien Hugo Chavez, l’Uruguayen José Mujica, le Bolivien Evo Morales, le Chilien Sebastian Pinera, l’Equatorien Rafael Correa, le Paraguayen Fernando Lugo, ainsi que le président déchu du Honduras, Manuel Zelaya, ont accompagné leur homologue argentine Cristina Kirchner.
Ils ont surpris la foule en traversant à pied la Place de Mai, qui sépare la présidence du Cabildo, le bâtiment colonial où se sont déroulés le 25 mai 1810 les événements qui ont mené à l’Indépendance six ans après et sur lequel a été projeté un spectacle de son et lumière.
Les chefs d’Etat ont ensuite assisté à un défilé résumant les moments forts et les passions de l’Argentine. Une femme représentant la République a ouvert le spectacle en survolant la foule suspendue à une grue, suivie de quelques 2.000 artistes.
Un navire, métaphore de l’arrivée de millions d’immigrés il y a un siècle, suivait derrière tandis que des dizaines de musiciens jouaient du tango montés sur le toit d’autant de taxis noirs et jaunes.
Plus loin, des "Mères de la place de Mai" cherchant leurs fils disparus pendant la dictature (1976-1983) tournaient dans la nuit, des fichus blancs éclairés sur la tête. Une immense Constitution brûlait.
Le cardinal Jorge Bergoglio, plus haute autorité de l’Eglise catholique en Argentine, a appelé le jour même les dirigeants du pays à "faire des gestes permettant de mettre un terme à l’affrontement permanent".
Mme Kirchner avait refusé d’assister lundi à une cérémonie aux côtés du maire de droite de la capitale, Mauricio Macri, ennemi de l’ancien président Nestor Kirchner (2003-2007), époux de la présidente.
Elle a fait aussi savoir qu’aucun ancien président argentin, à l’exception de son mari, ne serait invité au dîner d’Etat ce mardi, pas plus que son propre vice-président.