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Les violences entre gangs se multiplient à Port-au-Prince (Haïti). Le Réseau national de défense des droits humains a publié un bilan provisoire de ces affrontements.
Port-au-Prince, la capitale d’Haïti se trouve au cœur de violences meurtrières depuis une semaine. Le réseau national de défense des droits humains a publié un bilan provisoire de ces affrontements entre gangs. "Au moins 89 personnes ont été assassinées et 16 autres sont portées disparues", a-t-il précisé dans un communiqué. Le bilan partiel de fait état aussi de 74 blessés par balles ou à l’arme blanche alors que, rapporte 20 Minutes.
Depuis jeudi, deux factions de gangs se sont affrontées à Cité Soleil, commune la plus défavorisée et la plus densément peuplée de l’aire métropolitaine. Faute d’hommes et d’équipements, la police n’intervient alors que les rafales d’armes automatiques retentissent à longueur de journée.
En raison de ces violences, des milliers de familles se terrent chez elles sans pouvoir se ravitailler en eau et en nourriture. Par ailleurs, les ambulances ne sont pas autorisées à circuler librement dans la zone. Pourtant, certains habitants sont victimes de balles perdues à l’intérieur même de leurs modestes logements, faits de simples tôles.
"Nous appelons tous les belligérants à permettre le passage des secours vers Brooklyn (nom du quartier de Cité Soleil où se concentrent les violences, NDLR) et à épargner les civils", a noté Mumuza Muhindo, le chef de mission de Médecins sans Frontières mercredi 13 juillet.
L’organisation humanitaire a été entravée dans ses opérations d’évacuation de victimes. Néanmoins, elle a réussi à opérer une quinzaine de blessés par jour en moyenne depuis vendredi, dans son hôpital situé à proximité de Cité Soleil.
Le responsable a noté avoir rencontré des cadavres en décomposition ou brûlés le long de la seule route menant à Brooklyn. "Il peut s’agir de personnes tuées lors des affrontements ou essayant de fuir et qui ont été abattues. C’est un vrai champ de bataille", a-t-il indiqué.
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