Alors qu’une éventuelle libération de la Française Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison pour enlèvements au Mexique, est attendue mercredi, le président mexicain Felipe Calderon a plaidé pour "le droit des victimes" lundi 19 mars. Une intervention qui risque d’influencer les juges en charge du dossier.
A la suite d’une requête déposée par le juge Arturo Zaldivar sur la "libération immédiate et absolue" de Florence Cassez, la première chambre de la Cour suprême du Mexique doit rendre sa décision mercredi 21 mars. Mais une déclaration du président mexicain Felipe Calderon, à deux jours du verdict, risque de peser lourd sur le dossier de la Française. "Justice pour les parents à qui on a enlevé leur enfants. Justice pour les enfants qui n’ont pas revu leurs parents kidnappés ou assassinés. Justice pour ceux qui subissent le racket. Justice pour ceux qui subissent un enlèvement", martelait le chef de l’Etat lundi lors d’une visite d’un complexe pénitentiaire à Veracruz.
Selon lui, la justice doit agir dans "l’obligation élémentaire que celui qui a commis un délit soit, véritablement, jugé et châtié et que jamais l’interprétation de la loi ne soit la brèche par laquelle passe l’impunité".
Une déclaration qui semble soutenir indirectement les causes de ceux qui sont contre la libération de la ressortissante française, notamment la candidate du parti présidentiel à la municipalité de Mexico, Isabel Miranda de Wallace, ou encore le ministère mexicain de la Justice, note Le Monde.
Pourtant, tout semblait annoncer la
libération de Florence Cassez. La semaine dernière, lors d’une conférence de presse, sept personnalités mexicaines, composées d’anciens ministres et juristes se sont prononcées en faveur de la libération de la Française, détenue depuis déjà 6 ans et 3 mois pour cette affaire d’enlèvements.
"Cassez ne fait que nous montrer dans un miroir ce qui se passe dans notre système judiciaire", a soutenu Ana Laura Magaloni, directrice des Etudes juridiques du Centre de recherche et d’enseignement économique (CIDE). Elle n’a pas hésité à dénoncer les vices de procédures du dossier en insinuant que la justice mexicaine a une "histoire d’arbitraire".
Pour sa part, Jorge Castaneda, ancien ministre des Affaires étrangères a estimé que "s’il y a bien un pays pour lequel importent les droits consulaires, c’est bien le Mexique", en déplorant le fait que l’ambassade de France n’ait pas été informée dans l’immédiat sur l’arrestation de Florence Cassez le 08 décembre 2005.
Mercredi, les cinq juges de la Cour suprême mexicaine doivent trancher si des irrégularités ont été effectivement relevées dans la procédure d’arrestation de
Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison pour séquestrations et appartenance à un réseau de crime organisé.