Hier, la Cour suprême du Mexique a refusé la libération immédiate de la Française Florence Cassez. La famille de la jeune femme s’est déclarée "extrêmement triste, déçue et choquée". Selon le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, il reste toutefois "un espoir".
La Cour suprême du Mexique a refusé mercredi la demande de libération immédiate de la Française Florence Cassez, qui a déjà purgé six ans dans les geôles mexicaines. Arrêtée le 8 décembre 2005, la jeune femme avait été condamnée à 60 ans de prison pour des faits présumés d’enlèvements, délinquance organisée et port d’armes prohibées.
Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, estime qu"il y a « un espoir » pour Florence Cassez. « Il y a un espoir puisque précisément les juges ont reconnu qu’il n’y avait pas eu un vrai procès », a dit le ministre sur Europe 1.« Nous constatons que la justice mexicaine reconnaît qu’elle n’a pas eu un procès équitable, ce que nous pensions depuis longtemps. Il faut qu’elle puisse aujourd’hui avoir un traitement équitable et recouvrer sa liberté car il y a beaucoup de raisons de penser qu’elle est innocente (...). J’espère maintenant une nouvelle décision soit de la Cour suprême soit d’un tribunal », a-t-il dit.
A l’issue de l’audience du mercredi 21 mars, le Quai d’Orsay a dit regretter "vivement" la décision des juges de la Cour suprême du Mexique et espère qu’ils rétabliront prochainement "la vérité" afin de "rendre la liberté à Florence Cassez".
Devant la presse, la mère de la jeune femme, Charlotte Cassez, s’est déclarée "extrêmement triste, déçue et choquée". Loin de baisser les bras, elle ajoute : "On ne peut pas lâcher l’espoir, on ne peut pas lâcher le combat, il faut encore continuer à lutter.""C’est une colère énorme. On est reparti pour des mois d’attente", déplore-t-elle, s’attendant à un nouveau procès dont la date n’a pu être fixée dans l’immédiat. De source judiciaire, la Cour suprême pourrait reporter l’examen de l’affaire Cassez de plusieurs semaines, probablement après le mois de juillet prochain.
De son côté, l’avocat mexicain de Florence Cassez, Me Agustin Acosta ne perd pas espoir. Il estime que la décision de la Cour, bien que défavorable à sa cliente, est "importante parce qu’elle reconnaît qu’il y a eu des violations des procédures d’un procès équitable". "Je suis satisfait. J’aurais bien aimé une libération. Le combat continue", affirme-t-il.
L’avocat français, Me Frank Berton, lui, affiche le même optimisme, malgré "sa colère". "Quatre juges sont venus dire que les droits de Florence ont été violés, et au moment de prendre une décision, seuls deux ont voté la mise en liberté de Florence", fustige-t-il mercredi soir sur la chaîne LCI. "Nous ne comprenons pas, nous ne savons pas où nous en sommes. A l’évidence, le Mexique n’est pas rentré dans un Etat de droit", martèle l’avocat.