Salvatore Di Nolfi/AP/SIPA
À l’approche de la date butoir ce vendredi, les pourparlers à l’Organisation mondiale de la santé n’ont toujours pas abouti. Entre tensions géopolitiques et désaccords persistants, l’élaboration d’un cadre commun pour affronter les pandémies futures reste incertaine.
Alors que le souvenir du Covid-19 reste vif et que de nouvelles menaces comme le H5N1 ou le mpox émergent, les États membres de l’OMS tentent de finaliser ce vendredi un accord crucial. Ces négociations, entamées il y a plus de trois ans, s’inscrivent dans un climat tendu, notamment en raison de la baisse du financement américain et du retrait de Washington sous l’administration Trump. Pour certains experts, ces facteurs fragilisent les mécanismes de surveillance mondiaux. Selon Suerie Moon, codirectrice d’un centre de recherche à Genève, conclure maintenant est essentiel. "C’est le moment ou jamais" de conclure, a-t-elle insisté sur les propos repris par France24.
Les discussions achoppent sur plusieurs éléments techniques et politiques entre autres les échanges de données sur les agents pathogènes ou encore l’accès équitable aux vaccins et traitements. Michael Ryan, responsable des urgences sanitaires à l’OMS, admet des avancées, mais insiste sur les défis encore présents. Malgré l’intensité des négociations cette semaine, l’espoir d’un accord d’ici la prochaine assemblée en mai demeure incertain. Le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus appelle à l’écoute et au compromis entre États. "Les Etats membres travaillent très dur jusque tard dans la nuit. Ils doivent continuer à s’écouter les uns les autres et à trouver un terrain d’entente" et "j’espère qu’ils parviendront à un accord", a-t-il lâché.
Alors que l’idée de repousser les négociations jusqu’en mai circule dans les couloirs, ONG et spécialistes appellent à des concessions. Certains craignent qu’en cas d’échec, une nouvelle pandémie soit nécessaire pour relancer les débats. L’initiative Prezode, portée par la France, rappelle que la prévention des crises sanitaires est une responsabilité partagée. L’un des dispositifs majeurs proposés par le futur accord, le système PABS, prévoit une redistribution d’une partie de la production pharmaceutique en cas de crise. Mais les désaccords sur ses modalités freinent le consensus.
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