Grâce à "chatbot" un programme informatique de discussion avec des humains, James Vlahos échange avec son père décédé en début d’année des suites d’un cancer.
Père et fils continuent de se parler après la mort de John James Vlahos décédé d’un cancer en février. Pour pouvoir converser par écrit avec son défunt papa, le journaliste James Vlahos a créé chatbot. C’est un agent conversationnel grâce auquel il peut toujours discuter avec son père via Facebook Messenger par exemple. Ce programme informatique de discussion avec des humains a été baptisé "dadbot". Il a raconté son initiative dans un article fleuve publié par Wired.
91 970 mots prononcés par son père
La mise au point de ce programme a débuté par de longues sessions d’enregistrement au dictaphone des confidences de son père. Ce dernier a alors retracé sa vie. Entre mai et août 2016, James Vlahos a récolté l’équivalent de 91 970 mots prononcés par son père de 80 ans. A l’origine, le journaliste pensait d’abord à écrire un livre avant que la brillante idée d’un chatbot ne lui vienne en tête. Sans être un développeur aguerri, il a tenté le coup avec l’accord de son père et de ses proches. Il s’est ensuite inspiré des anecdotes de son père et de sa connaissance intime du bonhomme pour composer des réponses susceptibles d’être écrites par le chatbot.
Un soupçon de vie-après-la-mort numérique
Alors que la maladie de son père s’aggrave, James Vlahos est de plus en plus "obsédé" par son programme. "Si même un soupçon de vie-après-la-mort numérique est possible, bien sûr que mon père est la personne que je veux rendre immortelle", a confié le journaliste cité par Libération dans ses colonnes de ce mercredi. Il a donc appris au bot ce que son père a vraiment prononcé. "Comment atténuer ma propre subjectivité en tant que créateur du bot, et m’assurer qu’il aura l’air authentique aux yeux de toute ma famille, et pas seulement pour moi ?", s’est-il interrogé.
Début décembre, deux mois avant le décès de son père, James Vlahos propose à sa mère de tester le chatbot, en présence de son mari. L’essai est concluant et l’homme affaibli par sa maladie a compris que son histoire pourra être à nouveau racontée, notamment à ses petits-enfants.
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