Vendredi, le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill ont entamé par des embrassades leur tête-à-tête historique à Cuba, une première depuis le schisme entre chrétiens d’Orient et d’Occident il y a 1054 ans.
Le chef de l’Eglise catholique romaine, le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill se sont entretenus vendredi 12 février à Cuba. Les deux chefs d’Eglise ont franchi un pas historique en faveur de l’unité du christianisme. A l’issue de leur rencontre en privé, ils ont signé une déclaration commune qui comprend trente paragraphes et qui revient sur les grands enjeux contemporains comme les conflits au Moyen-Orient, la liberté religieuse, la famille, la destruction de la création ou encore l’unité de l’Europe.
Conscients que de nombreux obstacles restent à surmonter, le Pape et le patriarche de Moscou souhaitent, dans leur déclaration commune, que leur rencontre contribue au rétablissement de l’unité voulue par Dieu. Ils appellent ainsi à mener des actions urgentes pour sauver les chrétiens du Proche-Orient. "Nous appelons la communauté internationale à des actions urgentes pour empêcher que se poursuive l’éviction des chrétiens du Proche-Orient (...) En Syrie et en Irak, la violence a déjà emporté des milliers de vies, laissant des millions de gens sans abri ni ressources", indique le texte conjoint. "Une aide humanitaire à grande échelle est indispensable aux populations souffrantes et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins", ont encore estimé les deux chefs religieux.
La déclaration commune signée par le Pape François et le Patriach Kirill. pic.twitter.com/Dczu1EeDzh
— antonio torrenzano (@ATorrenzano) February 12, 2016
Lors de cette entrevue, ils ont également abordé la question de l’église gréco-catholique uniate. Présente dans l’ouest nationaliste de l’Ukraine et en conflit avec Moscou, cette Eglise fait l’objet de frictions entre Rome et Moscou. "Orthodoxes et gréco-catholiques ont besoin de se réconcilier et de trouver des formes de coexistence mutuellement acceptables", ont indiqué les deux hommes dans leur déclaration.
Plus tôt, à La Havane, le pape François s’était réjoui devant quelques photographes de cette rencontre historique avec le patriarche Kirill. "Enfin, nous nous voyons, nous sommes frères", s’était-il exclamé, en y voyant "la volonté de Dieu". "Maintenant, les choses sont plus claires", s’est félicité de son côté le patriarche russe.
Kirill told Francis that "now things are easier," and the pope said "it's clear this is the will of God" pic.twitter.com/lmfv4nywIY
— Ines San Martin (@inesanma) February 12, 2016