La troisième "journée nationale de mastication de la feuille de coca" s’est déroulée sans problème. Cet événement est organisé pour défendre la culture indigène du pays avec toutefois des dessous politiques.
Le rituel du coca
Le geste est habituel pour les Boliviens, il suffit de prendre quelques feuilles de coca avec les doigts avant de les porter à la bouche entre la joue et la mâchoire supérieure. On y ajoute une pincée de catalyseur comme le bicarbonate de soude avant de mastiquer. On en prend le jus aussi longtemps que possible avant de réitérer l’opération comme bon semble à chacun.
C’est pour appliquer ce rituel immuable qu’un peu plus d’un millier de Boliviens se sont réunis sur la grande place Villaroel, dans le centre-ville de La Paz afin de réaliser collectivement cet "acullico". Ce mot désignerait dans la langue amérindienne aymara, l’acte de mâcher de la coca.
La coca, une plante sacrée
La coca serait une part du patrimoine culturel des boliviens, comme expliqué par un des participants dénommé, Juan. Les habitants considèreraient cette plante comme un générateur de vie et de santé. "Sans coca, la vie n’est pas bonne. Nous vivons quotidiennement avec la feuille sacrée de coca. Sans coca, il n’y a rien" affirme même Rodrigo, un autre participant.
Depuis des millénaires, cette habitude a été perçue chez la population indigène des Andes, aymara et quechua. Les feuilles de la coca sont destinées à combattre la fatigue, la faim ou encore le mal d’altitude. Cette plante considérée comme sacrée par les Incas est d’ailleurs utilisée dans tous les rituels sacrés des sorciers andins.
Le fond politique de l’histoire
Cette journée organisée a débuté en 2013 quand l’ONU a pris la décision d’accepter la réintégration de la Bolivie au sein de la Convention unique sur les stupéfiants des Nations unies. Ce triomphe diplomatique est encore perpétré à ce jour pour deux raisons. La première, la reconnaissance officielle de l’ONU par rapport aux droits des boliviens à mastiquer des feuilles et le triomphe de la culture indigène locale contre la communauté internationale et surtout contre les Etats-Unis.
Pour rappel, les Etats-Unis ont été fustigés comme étant le principal ennemi des producteurs de coca vu que le pays a toujours été contre la politique de consommation de la coca menée par La Paz.