Un tribunal argentin vient d’accorder le droit de liberté à une femelle orang-outan. Elle vivait dans le zoo de Buenos Aires depuis vingt ans.
C’est une grande première. Cette femelle orang-outan a actuellement le droit de vivre en liberté, suite à la décision de la chambre de cassation pénale argentine. Celle-ci a considéré l’animal comme une personne "non-humaine". Sandra était en captivité et vivait au zoo de Buenos Aires depuis 20 ans.
Une ordonnance d’Habeas Corpus ( évoquant le droit de ne pas être emprisonné sans jugement) a été attribuée à l’animal. En effet, il a été reconnu que même si la femelle n’est pas humaine, elle a des sentiments et le droit à une plus grande liberté.
C’est une victoire pour les animaux et les associations qui militent en leur faveur, sachant qu’une demande similaire avait été rejetée à New York en décembre 2013. C’était une organisation pour la protection des animaux qui avait demandé à ce que quatre chimpanzés vivant en captivité soient vus comme "personnes non humaines" et bénéficient du droit à la liberté.
Pour cette fois, c’est l’Association de fonctionnaires et avocats pour les droits des animaux (AFADA) qui a plaidé la cause de Sandra devant le tribunal argentin. Les responsables du zoo se sont défendus en évoquant les conditions de captivité de la femme orang-outan. "Elle vit depuis vingt ans dans un grand espace, avec des spécialistes qui s’occupent de son alimentation, contrôlent sa santé, et de manière générale, elle vit dans de très bonnes conditions", a assuré à l’AFP Adrian Sestelo, chef du département biologique du zoo.
Toutefois, pour l’AFADA, Sandra "est une personne non humaine car elle a des liens affectifs, elle réfléchit, elle ressent, elle se frustre d’être enfermée, elle prend des décisions, elle est dotée de conscience et de perception du temps, elle pleure quand elle perd (un proche), elle apprend, elle communique et elle est capable de transmettre son savoir". Légalement, l’AFADA a gagné le procès même si les conséquences de ce jugement n’ont pas encore été dévoilées. Toutefois, Sandra peut d’ores et déjà recouvrer la liberté.