L’avocat Steven Wise plaide auprès du tribunal pour que le chimpanzé Tommy, enfermé dans une cage à New-York, soit reconnu comme une "personne".
Agé de 26 ans, le chimpanzé Tommy est enfermé par ses propriétaires dans une cage à New-York. L’avocat Steven Wise, qui défend souvent le droit des animaux, a traité son cas et d’une manière assez inhabituelle. Cette-fois ci, "il doit prouver que l’animal a été enfermé illégalement et mérite la "personnalité juridique" lui permettant d’être jugé comme un humain et prévaloir des mêmes droits." rapporte Metronews. "Notre mission est de changer le statut de droit commun d’au moins certains animaux non humains […]. Des droits fondamentaux comme l’intégrité physique et la liberté corporelle", a soutenu l’avocat.
Steven Wise n’a jamais abandonné en faisant toujours appel même si ses précédentes poursuites ont été rejetées. Par ailleurs, le propriétaire a refusé son droit de plaidoirie devant le tribunal en faisant remarquer que Tommy faisait déjà partie d’une liste d’attente pour un refuge pour animaux, comme le désire son défenseur. Mais la loi ne l’y oblige pas.
"La législation aux États-Unis concernant la protection animale est quasi-inexistante, précise pour metronews Thierry Auffret Van der Kemp, ancien directeur de la Fondation du droit animal (LFDA). Au niveau fédéral, l’expérimentation sur les animaux en laboratoire n’est pas interdite comme dans l’Union Européenne, et la maltraitance animale ne concerne que les animaux domestiques", précise toujours Metronews.
Au cas où l’État de New York se range du côté de Tommy, cela pourrait renforcer les droits des autres animaux de grande intelligence comme les dauphins ou les éléphants. La situation était longuement débattue par certains experts juridiques qui craignent que les tribunaux soient submergés par des questions complexes. Si être traité comme un humain supposerait à l’inverse des obligations juridiques (comme contracter) ou mettrait des doutes sur la vente des animaux, "Cela implique beaucoup de choses. Le cas de Tommy est plus de l’ordre de la communication que pratique", annonce Thierry Auffret Van der Kemp.
Toutes ces questions complexes ont déjà soulevé un débat en 2012. "Un tribunal américain avait dû décider si cinq orques des parcs d’attraction Seaworld pouvaient poursuivre leur "employeur" pour esclavage, d’après le 13e amendement." La réponse était "non".