Alors que les touristes se réjouissent des célèbres balades à calèche à Carthagène, les chevaux ne semblent pas supporter le soleil des Caraïbes et meurent en pleine tournée.
Carthagène, joyau touristique de la Colombie est célèbre pour ses balades à calèche. Ces derniers temps, la mort de plusieurs chevaux épuisés sous le soleil des Caraïbes est au cœur des débats.
En l’espace d’une semaine, deux chevaux ont trouvé la mort en plus des autres qui sont décédés auparavant. Le premier est décédé brutalement suite à un arrêt cardiaque en pleine rue dans un quartier du bord de mer et le second s’est affaibli transportant sur lui des visiteurs.
Adriana Quiñones, directrice de la Fondation Equino a confié à l’AFP que "les chevaux n’ont plus le gabarit suffisant ni la force corporelle pour tirer ces calèches dont le poids peuvent atteindre une tonne, sans parler des personnes à bord".
D’après toujours cette militante des droits des animaux sur les propos de la-croix.com, "certaines écuries se trouvent à une heure et demie" du lieu de départ des balades et rajoute que les sabots des chevaux étaient parfois trop petits ou déjà abîmés. En outre, les chauffeurs lancent l’alerte quant au surmenage des chevaux dans l’ancien port colonial alors que des dizaines de familles vivent de cette activité touristique.
Pour assurer sa défense, un cocher âgé de 34 ans avait déclaré sur nos mêmes sources que "ce cheval a eu une crise cardiaque, comme cela peut arriver aux êtres humains. C’est quelque chose de totalement normal". John Castelar a ajouté : "les défenseurs des animaux ne font que se plaindre, ils nous insultent. Ils nous traitent de "tueurs de chevaux". Mais moi, je suis endetté, et avec ce travail je paie les études de mes enfants". Pendant qu’il attendait sa prochaine clientèle et que ses chevaux prenaient leur nourriture dans des récipients en plastique, le cocher a précisé : "ils disent qu’on ne leur donne pas à manger, qu’on les traite mal. Mais ils sont là, bien tranquilles".
Afin de mieux se pencher sur le dossier, un vétérinaire s’est chargé d’examiner plusieurs chevaux à Carthagène. Ce dernier, ne voulant pas dévoiler son identité, a affirmé que la nourriture offerte aux bêtes était "horrible". Dans son analyse des chevaux, ce vétérinaire a vérifié de près l’état des chevaux partant du stade squelettique au niveau du surpoids. Cette étude lui a permis de conclure qu’"aucun des vingt chevaux que j’ai révisés ne dépasse le niveau cinq" sur une échelle corporelle de 1 à 10. Le spécialiste des bêtes a également mentionné les problèmes de peau des équidés accentués par les frottements des harnais et surtout la grosse chaleur atteignant les quarante degrés.
Face à cette situation alarmante, Julio Martinez directeur de l’association des cochers de la ville, a annoncé une amélioration des conditions. "Des changements ont été réalisés pour que les écuries aient des toits, des murs et des couches", a-t-il mentionné. Dans la même foulée, un décret est sorti obligeant Carthagène de se plier à des horaires de travail fixes avec des pauses obligatoires pour les chevaux.
Dans le même décret, l’implantation de puces électroniques sur les chevaux afin de contrôler leur activité est aussi obligatoire. En ce qui concerne le poids des animaux, il doit excéder 350 kilos, cheval doit être âgé de quatre à huit ans. Les chauffeurs de calèches ont jusqu’à la fin de l’année pour s’adapter à ce règlement.
Bien que les pouvoirs publics aient toujours lancé un rappel à l’ordre, le maire de Carthagène a jusqu’ici maintenu sa position de poursuivre les balades à calèche qui font toute la renommée de sa ville.