La formation du gouvernement d’union nationale annoncée lundi 17 janvier par le Premier ministre Mohammed Ghannouchi n’a pas calmé la colère des Tunisiens qui ne cachent pas leurs inquiétudes malgré l’entrée de 3 leaders de l’opposition au régime.
En effet, malgré l’entrée de 3 leaders de l’opposition au régime de Zine el-Abidine Ben Ali, le gouvernement abrite encore 6 ministres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du Président déchu, dont notamment le Premier ministre.
De plus, ces représentants du RCD ont pu conserver des postes clés au sein du gouvernement d’union. Par ailleurs, plusieurs personnes de ce gouvernement d’union ont déjà ten u, à un moment ou un autre, un poste à responsabilité sous l’ancien régime. Ainsi, des centaines de personnes ont manifesté à Tunis pour réclamer l’éviction de ces ministres mais aussi la dissolution du RCD. "La révolution continue ! RCD dehors !", scandait la foule avant de se faire disperser par des policiers antiémeutes à coups de grenades lacrymogènes et de canons à eau.
De son côté, le Premier ministre Mohammed Ghannouchi a indiqué que le nouveau gouvernement est chargé de conduire le pays jusqu’aux élections présidentielles et législatives dans un délai de 60 jours comme il est prévu dans la Constitution. Par ailleurs, il s’engage à libérer tous les prisonniers politiques, à garantir une "liberté totale de l’information" et à lever toutes les interdictions sur les ONG dans le pays.