Des soldats ont attaqué jeudi soir la résidence de l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, donné vainqueur du premier tour de l’élection présidentielle organisé le mois dernier en Guinée-Bissau.
Les mutins ont également pris le contrôle de la radio nationale et plusieurs responsables politiques ont été arrêtés. La Cedeao condamne cette attaque et dénonce une tentative de coup d’Etat.
La résidence de l’ancien Premier ministre bissau-guinéen, située au cœur de la capitale Bissau, a été attaquée à l’arme légère et aux roquettes, alors que le pays est en pleine période électorale. Carlos Gomes Junior, candidat du parti au pouvoir, le PAIGC, arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle, avait presque obtenu la majorité absolue. Le second tour, prévu le 29 avril prochain, devait l’opposer à Kumba Yala, un leader de l’opposition.
Pour le moment, la confusion est entière quant à la motivation des militaires qui ont également pris le contrôle de la radio nationale et le siège du parti PAIGC. Les mutins ont aussi quadrillé le Palais présidentiel et arrêté plusieurs responsables politiques qui ont été conduits à l’état-major de l’armée.
Aux dernières nouvelles, Carlos Gomes Junior se trouverait actuellement en lieu sûr, tandis que d’autres sources disent ignorer ce qu’il est devenu. Une certaine tension règne dans la ville, et des militaires se sont postés partout. Jusqu’en milieu de soirée, des tirs à l’arme lourde ont retenti et l’électricité a été coupée.
Le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, qui présidait le Conseil de médiation et de sécurité de la Cédéao, jeudi 12 avril à Abidjan, a condamné cette tentative de coup d’Etat. Ces troubles surviennent alors que l’organisation africaine se penchait sur le dossier du Mali et de la Guinée-Bissau.