Un leader des islamistes somaliens shebab, récemment blessé dans un attentat à Mogadiscio, a accusé vendredi les services secrets américains d’avoir planifié cette attaque et a appelé en représailles à tuer des citoyens américains, "où qu’ils soient".
MOGADISCIO (AFP) - Un leader des islamistes somaliens shebab, récemment blessé dans un attentat à Mogadiscio, a accusé vendredi les services secrets américains d’avoir planifié cette attaque et a appelé en représailles à tuer des citoyens américains, "où qu’ils soient".
"Nous envoyons le message suivant aux Américains et à leurs alliés : ils nous ont visés, nous les ciblerons à notre tour, où qu’ils soient, nous les égorgerons partout où nous les trouverons", a déclaré cheikh Fuad Mohamed Khalaf, plus connu sous le nom de Fuad Shongole.
"Après avoir échoué dans leur guerre contre les musulmans en Irak et en Afghanistan, les Américains commencent à poser des bombes dans les mosquées et les endroits densément peuplés", a-t-il accusé.
"Nous leur disons : si vous complotez pour nous faire du mal, nous venons aussi vous tuer", a lancé le chef shebab.
Au moins 32 personnes, en majorité des combattants shebab, avaient été tués le 30 avril dans une double explosion d’origine indéterminée visant une mosquée d’un quartier sous contrôle islamiste de la capitale somalienne.
Condamné par le gouvernement de transition, l’attaque n’avait pas été revendiquée. Les shebab ont accusé le gouvernement d’être à l’origine de "cet acte de terrorisme perpétré par des mercenaires".
Les explosions ont eu lieu au moment où Fuad Shongole, l’un des principaux leaders des shebab, s’adressait à de nouvelles recrues venus de Baïdoa (sud). Fuad Shongole aurait été blessé au bras. Deux autres commandants shebab auraient été tués, Abdikafi Ahmed Abu Maryan, et Abdulbaasid.
"J’appelle tous les Somaliens dans le monde à venir à Mogadiscio et à rejoindre le combat contre les ennemis d’Allah (...) pour venger cette tuerie indiscriminée contre des musulmans rassemblés dans une mosquée", a encore menacé Fuad Shongole.
Les shebab contrôle le centre-sud de la Somalie, et la majeure partie de la capitale. Ils ont juré de renverser le gouvernement du président Cheikh Sharif Ahmed, soutenu par une force de paix de l’Union africaine (Amisom).
Les shebab ont officiellement proclamé début février leur allégeance à Al-Qaïda et à son idéologie du jihad (guerre sainte) mondial. Fin 2009, le chef des shebab Mohamed Abdi Godane avait proclamé son allégeance à Ben Laden dans un enregistrement vidéo.
Ils ont commis plusieurs attentats-suicide meutriers contre l’Amisom et des responsables gouvernementaux. Des combattants étrangers, en majorité issus de la diaspora somalienne dans le monde, combattent dans leurs rangs.
Jeudi, un porte-parole de l’Amisom a affirmé qu’une dizaines de véhicules piégés avaient été préparés par les shebab à Mogadiscio et qu’une vague d’attentat y était imminente.
En février, les shebab ont interdit la distribution d’aide du Programme alimentaire mondial (PAM) en Somalie, au risque d’aggraver la situation humanitaire de ce pays, en accusant l’aide onusienne d’être politiquement motivée.
Les shebab veulent imposer leur vision très stricte de l’islam en Somalie, multipliant les interdits vestimentaires et pratiquant amputations, lapidations et exécutions.