Cette affaire de viol collectif a suscité une vague d’indignation en République démocratique du Congo (RDC). Parmi les sept prévenus figurent en majorité des fils de hauts fonctionnaires.
Le tribunal pour enfants de Kinshasa-Gombe en République démocratique du Congo (RDC) a acquitté cinq prévenus et condamné deux autres, tous mineurs. C’est le verdict prononcé dans une affaire de viol collectif au cours duquel la victime est une adolescente de 13 ans. Les faits se sont déroulés au mois de mai dernier, mais la colère de la population a atteint son paroxysme après la sortie de la décision du tribunal lundi 17 juin. De nombreux messages d’indignation et de colère ont été publiés sur les réseaux sociaux. La majorité des accusés serait issue de familles privilégiées du monde politique. Originaire d’une famille modeste, la jeune fille a été déscolarisée, car elle ne pouvait plus supporter les insultes de ses camarades. D’après son avocate, elle aurait fait une tentative de suicide.
Me Fidèle Kanyinda, l’avocate de la victime, a déclaré que l’un des prévenus a été condamné à la servitude pénale jusqu’à sa majorité. En revanche, l’autre a été réprimandé par les juges. "Nous ne comprenons pas comment un tel [crime] peut être jugé ainsi. D’autant plus qu’il y a eu des aveux de la part des agresseurs", s’est-il indigné sur le récit de 20 Minutes. Les parents des deux condamnés doivent respectivement payer 10 000 dollars (8 840 euros) de dommages et intérêts, mais la défense envisage de faire appel. "Cette affaire a un retentissement particulier, car il s’agit d’enfants issus de familles nanties", a confié Eric Lukoki, journaliste pour le média local Top Congo.
Un élan de solidarité et une forte mobilisation ont été observés à Kinshasa depuis que cette affaire de viol collectif a été ébruitée. Cet incident a également fait l’objet de nombreuses rumeurs. Les faits remonteraient au 17 mai, un jour férié en RDC, lorsque des élèves du complexe scolaire Révérend Kim font la fête dans un appartement privé de la commune de Gombe. La victime aurait été droguée puis violée. Selon l’avocate de l’adolescente, le médecin légiste fait état de déchirures au niveau vaginal. Une pétition a été lancée réclamant la condamnation de tous les agresseurs impliqués dans l’affaire. Près de 40 000 signatures étaient déjà enregistrées sur les 50 000 visées.
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