Les pays de la Communauté économique d’états d’Afrique de l’ouest (Cédéao) se sont mis d’accord pour envoyer plus de "3 300 soldats" afin de reconquérir le Nord du Mali, contrôlé depuis des mois par des groupes islamistes proches d’Al Qaïda.
Réunis à Abuja, la capitale du Nigeria, les dirigeants de la Cédéao ont convenu d’envoyer plus de "3 300 soldats", "pour une durée d’un an", afin de déloger des groupes islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali.
"Nous prévoyons 3.300 soldats pour une durée d’un an", déclare à la presse le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao. Il s’est exprimé à l’issue d’une réunion d’urgence entre les 15 pays membres de la Cédéao, à laquelle prenaient part d’autres pays dont la Mauritanie, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Tchad et la Libye.
Les dirigeants africains ont "adopté" à l’unanimité une résolution baptisée le "Concept harmonisé des opérations pour le déploiement de la force internationale conduite par l’Afrique". Un communiqué officiel met en avant "le rôle de leadership de la Cédéao dans le déploiement de la force internationale sous conduite africaine" pour stabiliser le nord-Mali, qui représente les deux tiers du territoire malien.
Le "Concept" devrait être remis à l’ONU avant la fin novembre, par l’entremise de l’Union africaine. Un feu vert du Conseil de sécurité des Nations unies pour une intervention des casques bleus au Mali est attendu à la fin du mois ou début décembre.
Entretemps, la Cédéao entend prôner "le dialogue", qui constitue "l’option préférée pour la résolution de la crise politique au Mali". "Toutefois, en ce qui concerne la situation sécuritaire, l’usage de la force s’avère indispensable contre les réseaux terroristes et de criminalité transnationale qui menacent la paix et la sécurité internationales", insistent les dirigeants ouest-africains.
La "force internationale" sera composée essentiellement de soldats issus des pays membres de la Cedeao. "Nous avons des pays qui offrent des bataillons, d’autres des compagnies (...). Il y a, bien sûr, le Nigeria, le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso, nous avons également des pays comme le Ghana (...), le Togo", détaille Alassane Ouattara.
Les Européens, dont la France, se disent prêts à soutenir les initiatives régionales africaines, notamment avec la mise à disposition des moyens logistiques. Il est cependant hors de question d’envoyer des troupes au sol, d’autant plus que l’option militaire constitue un dernier recours pour libérer le Nord du Mali, sous l’emprise des groupes islamistes proches d’Al Qaïda depuis plusieurs mois.
Le président français François Hollande a réaffirmé dimanche que la France exclut toute intervention directe au Mali mais elle a "le devoir" de prêter main forte aux troupes africaines en cas d’opération militaire au Mali.
Jeudi prochain, une réunion est prévue à Paris entre les ministres de cinq pays européens - France, Allemagne, Italie, Pologne et Espagne - pour discuter d’une mission européenne d’entraînement concernant au moins 200 soldats.
Source : Le Point