L’identité des deux otages français enlevés au Mali jeudi dernier a été révélée. Se présentant comme des géologues, Philippe Verdon et Serge Lazaveric ont en réalité un passé très trouble et les raisons de leur présence au Mali restent encore un mystère. Philippe Verdon, domicilié pendant une période à l’Etang-Salé, avait été expulsé des Comores en 2004 soupçonné de préparer un coup d’Etat. A l’époque, il avait croisé la route de Maître Saïd Larifou.
Enlevés jeudi dernier par des hommes s’introduisant dans leur chambre d’hôtel à Hombori au Nord du Mali, Philippe Verdon et Serge Lazaveric ne sont pas des géologues. Hommes d’affaires au passé trouble, Philippe Verdon avait déjà été victime d’un rapt en Afrique en 1991, a rapporté Paris Match. Des rebelles soudanais avaient capturé le Français, qui avait été récupéré in extremis par les services de la DGSE. A l’époque, ce jeune homme de bonne famille avait monté une société d’hydravions baptisée Papagan Airlines sur la Grande Ile. Lors d’un voyage en Europe, il avait survolé un camp de l’opposant John Garang, avant de se poser dans l’urgence et d’être emprisonné.I l sera libéré par les services de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure.
Marié à une Réunionnaise avec qui il a eu deux enfants, Philippe Verdon a passé de nombreuses années dans la zone Océan Indien. Multipliant les allers retours entre la France, la Réunion et Madagascar, il a habité pendant une période à l’Etang-Salé. En 2003, il se rend aux Comores. Selon le Quotidien, il est présenté à l’époque comme un barbouze proche des milieux d’extrême droite. Rencontrant certains militaires proches de l’ex mercenaire Bob Denard, le Bordelais se rapproche également de l’ex-président malgache Didier Ratsiraka en exil à Paris cherchant à retrouver son siège de chef de l’Etat.
En 2003, il fait la connaissance de Maître Saïd Larifou l’avocat franco-comorien qui cherche à accéder au pouvoir. Philippe Verdon se rapproche de l’avocat. Puis, en 2004, les deux hommes sont interpellés et écroués dans l’archipel, soupçonnés d’avoir préparer un putsh pour s’emparer du pouvoir. Après quelques mois passés dans les geôles comoriennes, Philippe Verdon parvient à sortir de prison grâce à l’action de son avocat. Libre, il est expulsé des Comores.
Quelques années plus tard, Philippe Verdon travaille pour la société Mina Prima exploitant les mines de quartz à Madagascar. Le pouvoir en place voit d’un mauvais oeil les activités du Français, qui sera expulsé en octobre 2010 pour "non-respect d’une interdiction d’entrée sur le territoire" dont il faisait l’objet depuis 2008.
Travaillant depuis pour une petite société parisienne spécialisée dans la prospection minière en Amérique du Sud, Philippe Verdon s’est rendu au Mali avec Serge Lazarevic. Les véritables raisons de son voyage dans cette partie du pays où Aqmi se montrait menaçant, restent inconnues.