Via un communiqué, la junte malienne, au pouvoir depuis 2020, évoque "des atteintes flagrantes" de la France à la souveraineté nationale.
Pour rappel, le Mali a, depuis plusieurs mois, averti la France et de ses partenaires européens de mettre fin aux accords de défense avec Paris. La junte au pouvoir vient d’annoncer par le biais d’un communiqué la rupture de ces accords qui ont été élaborés pour lutter contre les jihadistes.
Le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, a lu dudit communiqué à la télévision nationale. Il a alors révélé que la France, présente militairement au Mali depuis 2013, est accusée "atteintes flagrantes" à la souveraineté nationale du pays.
Ce responsable a aussi évoqué l’attitude "unilatérale de la France (…) sans aucune consultation de la partie malienne" dans la décision de suspendre en juin 2021 des opérations conjointes entre les armées françaises et maliennes. Le même reproche concerne aussi le retrait des forces Barkhane et Takuba, qui a eu lieu en février 2022.
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A la lecture du communiqué, le porte-parole du gouvernement a indiqué : "Eu égard à ces insuffisances graves ainsi qu’aux atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement de la République du Mali décide de dénoncer le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014". Il est aussi prévu que cette dénonciation prendra effet dans six mois, rapporte Tf1info.fr.
Quant au SOFA (Status of Force Agreements) datant de mars 2013, la junte malienne annonce aussi le dénoncer avec "effet immédiat". Le Sofa encadre l’engagement de la force française Serval, puis Barkhane, ainsi que le protocole additionnel de mars 2020 s’appliquant aux détachements européens de Takuba, le regroupement d’unités spéciales européennes initié par la France. Après l’annonce de cette rupture d’accords, Paris n’a pas encore officiellement réagi.
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