Selon un rapport de l’ONU, une vingtaine de femmes et sept enfants figurent parmi les victimes lors d’une opération antijihadiste menée dans le centre du Mali, en mars 2022
L’Organisation des Nations Unies (ONU) a accusé l’armée malienne et des combattants "étrangers" d’avoir perpétré des exécutions lors d’une opération antijihadiste dans le centre du Mali en mars 2022. Selon le haut-commissariat aux droits de l’homme cité dans le rapport des Nations Unies, il existe des motifs raisonnables de croire qu’au moins 500 personnes ont été tuées. Parmi elles figurent une vingtaine de femmes et sept enfants. Cependant, la zone a été ensuite totalement maîtrisée, rapporte Franceinfo.
Ce rapport est le résultat d’une enquête menée par la division des droits de l’homme de la mission de Casques bleus de l’ONU déployée au Mali depuis 2013 (Minusma). Dès 2022, l’armée malienne et des mercenaires russes ont été accusées par l’ONG Human Rights Watch d’avoir abattu des civils à Moura. Toutefois, depuis un an, il existe des versions contradictoires des événements survenus dans cette localité. D’après le haut-commissariat, il y a "des motifs raisonnables de croire que 58 femmes et jeunes filles ont été victimes de viols et autres formes de violences sexuelles". Il a notamment évoqué des actes de torture commis sur des personnes arrêtées. Ces actes pourraient constituer des crimes de guerre et, selon les circonstances, des crimes contre l’humanité, a souligné le responsable.
Les étrangers ayant participé à ces exactions ne sont pas clairement identifiés dans le rapport. Toutefois, le document rappelle les déclarations officielles du Mali sur la participation d’"instructeurs" russes dans la lutte contre les jihadistes, ainsi que la présence de miliciens du groupe russe Wagner dans le pays. Les enquêteurs de l’ONU ont recueilli des témoignages décrivant ces étrangers comme des hommes blancs en treillis, parlant une langue "inconnue".
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