Après l’échec du dialogue entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, ce dernier aurait fait l’objet de tentatives d’arrestation à son domicile, mises en échec par les partisans de l’opposition qui ont aussi bloqué le lycée français, situé dans le même quartier
Les quelque 500 élèves du lycée français de la capitale malgache Antananarivo qui étaient bloqués par des partisans de l’opposition à l’extérieur ont pu être évacués vendredi soir par bus. Le lycée français d’Antananarivo, qui compte environ 1.500 élèves dont une majorité de Français et de bi-nationaux franco-malgaches, se situe à quelques centaines de mètres de la résidence du leader de l’opposition Andry Rajoelina aux environs de laquelle la tension était vive vendredi.
Depuis vendredi matin, des barrages de quelques centaines de militants d’opposition ont bloqué l’accès au quartier d’Ambatobe (nord), où se trouve le lycée français et la résidence du maire destitué d’Antananarivo, Andry Rajoelina. Selon des sources concordantes, une tentative d’arrestation de M. Rajoelina a échoué dans la nuit de jeudi à vendredi. Deux personnes ont été tuées par balles mercredi et jeudi à Antananarivo lors d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants de l’opposition, a-t-on appris vendredi de source hospitalière.
Mercredi et jeudi, le centre-ville de la capitale avait été complètement bloqué pour empêcher un rassemblement de partisans de Andry Rajoelina, qui s’oppose au président Marc Ravalomanana depuis la mi-décembre. Des affrontements ont alors eu lieu en plusieurs endroits, les forces de l’ordre répondant à des jets de pierre le plus souvent par des tirs de grenades lacrymogènes. Deux personnes avaient en outre été tuées par balles mercredi dans le centre de Madagascar lors de la dispersion par les forces de l’ordre d’une manifestation de l’opposition dans la ville d’Ambositra, selon la gendarmerie nationale.
Ces derniers décès portent à au moins quatre le bilan des morts cette semaine au cours d’échauffourées entre forces de l’ordre et partisans de l’opposition dans le pays. Au total, une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé la crise politique née du conflit entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, qui s’est autoproclamé en charge des affaires du pays.
(Photo : Andry Rajoelina à son domicile lors d’un entretien avec Antenne Réunion)