En déplacement à Alger hier jeudi 16 juin, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a de nouveau demandé le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Le chef de la diplomatie française reconnaît que " le départ " du colonel Kadhafi n’est pas prévu dans les résolutions de l’ONU. En revanche, c’est la communauté internationale qui le réclame à la quasi-unanimité.
" Il est exact que les résolutions de l’ONU ne demandent pas le départ de Mouammar Kadhafi, mais nous, nous le demandons ", déclare Alain Juppé. "C’est la position européenne, celle du groupe de contact, (…) de la très grande majorité de la communauté internationale ", ajoute-t-il. Reprenant les mots de la Ligue arabe, Alain Juppé juge que " quand un chef d’Etat utilise ses canons et ses armes contre la population, il doit partir ". Le ministre français estime que le régime de Kadhafi avait depuis longtemps " perdu toute légitimité ", et par conséquent il " doit s’écarter du pouvoir civil et militaire ".
Les réactions ne s’étaient pas fait attendre à Tripoli. Le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères, Khaled Kaaim, interrogé sur d’éventuelles négociations concernant le départ de Kadhafi, estime que " personne ne pourrait prendre de telles décisions ". " C’est au peuple libyen de décider si le leader doit partir ou non ", soutient le diplomate libyen.
Entretemps, le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui s’exprimait sur le cas de la Libye devant le Sénat espagnol, a annoncé que les forces de l’Alliance continueront à faire pression sur le régime de Mouammar Kadhafi afin de trouver une issue politique rapide au conflit libyen.
" Notre message au peuple libyen est clair. “Nous vous protégerons aussi longtemps que nécessaire.” Notre message au régime Kadhafi est clair. “Votre temps est venu. Vous devez partir.” Et notre message à la communauté internationale est clair. Nous allons maintenir la pression militaire, conformément à notre mandat, pour préparer le terrain à une solution politique rapide en Libye. Notre opération a le soutien politique et militaire de nombreux pays dans la région. Ensemble, nous avons empêché un massacre. Nous avons sauvé d’innombrables vies ", insiste Anders Fogh Rasmussen.