Antenne Réunion vous propose un voyage en cinq étapes, grâce à des reportages réalisés par des étudiants en journalisme de la filière Information-Communication. Ce premier volet est consacré à la gestion du risque requin dans la ville du Cap, en Afrique du Sud.
Embarquement pour l’Afrique du Sud. Un pays pas si éloigné de notre département et pourtant assez méconnu des Réunionnais. Cette semaine, dans le journal d’Antenne Réunion, vous pourrez découvrir chaque soir un reportage réalisé par des étudiants en journalisme de la filière Info-Com. La première étape de ce voyage : la ville du Cap, avec son bord de mer, ses vagues et ses requins. Comme à la Réunion, les attaques mortelles y ont été plus nombreuses en 2011. Cependant, le dispositif de prévention est différent.
Considéré avant tout comme un danger et une menace pour l’homme, le requin est perçu différemment par nos voisins sud-africains, qui ont appris à cohabiter avec cette espèce. Au Cap, pas question d’utiliser des filets, tout repose sur un programme de sensibilisation et de protection : le shark spotting ou veille de requins.
Le shark spotter ou veilleur de requin scrute l’océan des journées entières. Equipé de jumelles, et d’un talkie walkie, il traque les requins blancs, de la baie de Muizemberg, dans la province du Cap. Du haut des montagnes qui surplombent la mer, il dispose d’un point de vue idéal sur la zone de baignade et de surf.
Interrogé sur le comportement adopté par les usagers, Monwabisi Sitweyiya, responsable d’une équipe de Shark spotters explique que "les gens doivent savoir comment réagir. Il faut une certaine éducation. Ils ont aussi les médias locaux, les radios, et les journaux qui expliquent le système. Ils doivent savoir comment fonctionne la veille de requins, les drapeaux, et que faire si l’alarme se déclenche. »
Dès qu’un squale est repéré, le drapeau blanc est immédiatement hissé, et une sirène retentit. 18 personnes se relaient pour un salaire d’environ 2 euros par heure. Ce dispositif tranquilise les surfeurs sud-africains.
Contrairement à la Réunion où le sujet a enflammé les débats, au Cap, la polémique n’a pas eu sa place. Un seul message est diffusé aux baigneurs et adeptes de surf et de bodyboard : rester calme en cas d’alerte.
Comme l’indique David Chudleigh, propriétaire d’une école de surf à Muizemberg, "la veille de requins est un des meilleurs programmes que l’on pouvait mettre en place." Il ajoute : " Par rapport à la Réunion, je pense qu’on est chanceux au Cap. Les requins blancs sont peut être moins agressifs que les tigres ou les autres espèces."
Le shark spotting a d’abord été financé par des sponsors et des associations. La ville du Cap, y investit chaque année près de 130 000 euros. Dans cette ville de l’Afrique du Sud, tous se refusent à installer des filets contrairement à ce qui est fait sur les plages de Roches-Noires et Boucan. Les défenseurs des animaux évoquent le danger que représentent ces filets de protection. Ces dispositifs tuent en effet les requins et attrapent toutes sortes de poissons.
D’autre part, leur installation a des conséquences néfastes sur l’éco système car beaucoup d’animaux comme les dauphins, phoques, pingouins sont aussi pris au piège.
Aujourd’hui au Cap, l’accent est mis sur la prévention et l’écologie, avec pour objectif de protéger les hommes, les requins et l’économie de la Région.