Mardi 7 décembre, le président autoproclamé Laurent Gbagbo a présenté un gouvernement dit " de combat " avec à la tête son premier ministre Gilbert Marie Bo Aké. Le premier conseil des ministres de cette nouvelle équipe s’est tenu hier au palais présidentiel.
Parallèlement, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est réunie en session extraordinaire à Abuja a appelé Laurent Gbagbo à "rendre le pouvoir sans délai".
Dans le même temps, Alassane Ouattara et sa clique continuent de se retrancher dans un grand hôtel d’Abidjan, fortement gardé par la mission onusienne Onuci et des membres de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
Son premier ministre Guillaume Soro a haussé le ton et accuse Laurent Gbagbo comme étant " non seulement un tricheur, mais un dictateur ".
" Quiconque n’accepte pas le jeu démocratique, le verdict du peuple et les résultats des élections est un dictateur ", a-t-il déclaré au cours d’un point de presse. " Il n’y a aujourd’hui qu’un seul président élu en Côte d’Ivoire, c’est M. Ouattara, et qu’un seul premier ministre légal ", a-t-il tenu à rappeler. "Nous vivons un véritable coup d’Etat. Nous sommes dans une situation d’état d’urgence", estime M.Soro.
Guillaume Soro accuse Laurent Gbagbo de faire "venir des miliciens du Liberia pour semer la désolation et la mort en Côte d’Ivoire". "Gbagbo est dans une logique de confiscation du pouvoir et a ressorti les ’escadrons de la mort’, prêts à assassiner les Ivoiriens", a-t-il révélé aux médias.
Pour sa part, le président de l’Union Africaine Bingu Wa Mutharika se dit attristé que Gbagbo ait prêté serment alors que les efforts de médiation menés par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki étaient en cours.
Par crainte d’une éventuelle escalade de violences, les Nations Unies ont commencé à évacuer leur personnel non essentiel (environ 460 personnes) vers la Gambie sur plus de 10.000 Casques bleus, policiers et employés civils présents en Côte d’Ivoire.