La répression des manifestations en Libye a fait au moins 233 morts, depuis le début de la contestation le 15 février 2011, selon un dernier bilan émis par l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW).
Dimanche 20 février, les manifestations anti-régime ont gagné la capitale libyenne Tripoli, jusque-là épargnée. Le siège de la télévision publique a été saccagé et de nombreux bâtiments officiels ont été incendiés.
A Benghazi, deuxième plus grande ville de Libye, 60 manifestants ont été tués pour la seule journée d’hier suite à la violente intervention de la police, selon le Human Rights Watch, qui fait état de 233 morts dans tout le pays, en quatre jours de contestation. Selon des sources médicales, la plupart des victimes ont été touchées à la tête et au torse, confirmant des tirs délibérément meurtriers avancés par les premiers témoignages.
Dans une allocution télévisée hier soir, Seif Al-Islam Kadhafi, l’un des fils de Mouammar Kadhafi, affirme que son pays " est au bord de la guerre civile, victime d’un complot étranger ", sans plus de détails. Et lui d’ajouter que son " père allait se battre jusqu’au bout pour réprimer le soulèvement populaire ".
L’Union européenne qui condamne la répression policière envisage aujourd’hui de rapatrier ses citoyens. Pour sa part, la France se dit très préoccupée et promet de mettre tout en œuvre sur le plan diplomatique pour éviter la guerre civile en Libye.
"Nous sommes très préoccupés, très choqués et nous condamnons fermement tout ce qui se passe, la violence inouïe. Ça peut basculer dans une guerre civile extrêmement violente et longue", déclare sur Europe 1 le ministre François Baroin, porte-parole du gouvernement français.
"La répression a commencé et il faut mettre tout en œuvre sur le plan diplomatique, coordonner les positions américaine et européenne pour empêcher un drame", continue-t-il. Différents médias nationaux soulignent que les ressortissants français sont désormais invités à quitter la Libye, par mesure de sécurité.