Hier, le Conseil de sécurité de l’ONU a publié un communiqué pour faire part de sa vive inquiétude concernant la « menace terroriste » qui sévit au Mali à l’heure actuelle, notamment en raison de la présence d’éléments extrémistes parmi les rebelles touaregs.
Les 15 pays membres de cette instance dénoncent également tout recours à la violence et incitent les protagonistes maliens à la recherche de solutions pacifiques en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel. Sur le terrain, on s’attend à une nomination très prochaine du président de l’Assemblée nationale à la tête de la transition.
La situation politique au Mali évolue actuellement à deux sens. Au nord, des islamistes de la secte Boko Haram sont venus par centaine, principalement dans la ville Gao, pour renforcer les rangs d’un groupe dissident d’Al-Qaïda au Maghreb islamique(Aqmi), le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Selon une source sécuritaire malienne, la plupart d’entre eux auraient contribué aux rapts des sept membres du consulat d’Algérie le 5 avril dernier. Depuis hier, ils parcourent la ville à bord du véhicule du consul enlevé, en scandant leur appartenance à ce mouvement terroriste.
Cette invasion d’éléments extrémistes inquiète sérieusement le Conseil de Sécurité de l’ONU qui, dans un communiqué, n’a pas caché sa vive préoccupation. « Les membres du Conseil de sécurité expriment une profonde inquiétude à propos de la menace terroriste grandissante dans le nord du Mali due à la présence parmi les rebelles de membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique et d’éléments extrémistes », indique cette note publiée hier par les États-Unis qui président le Conseil durant ce mois d’avril.
Les 15 pays membres de cette instance condamnent par ailleurs « toute violence et pillage, y compris contre des travailleurs humanitaires » ainsi que les récents enlèvements d’agents diplomatiques à Gao. Ils appellent ainsi « à la libération immédiate de toutes les personnes enlevées et l’arrêt immédiat de toute violence, et renouvellent leur appel à toutes les parties au Mali pour rechercher une solution pacifique à travers un dialogue politique opportun ».
A Bamako, le capitaine Sanogo, chef de la junte malienne, et Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, se sont concertés durant près d’une heure lundi. Leur rencontre a été probablement axée sur la question sécuritaire du pays.
A la veille de la nomination de ce chef des députés à la tête de la transition, les auteurs du putsch du 22 mars tiennent à rappeler les résolutions stipulées dans l’accord cadre signé la semaine passée entre les protagonistes. Entre autres le point sur le portefeuille ministériel. Selon le document, la gestion de la crise nord-malienne devrait revenir aux putschistes. Ainsi, deux ministères-clés sont en jeu, soit celui de l’Intérieur ou bien celui de la Défense.
Mais avant que toute cette structure ne soit mise en place, il faut attendre à ce que le Conseil Constitutionnel constate officiellement la vacance du poste de la présidence malienne. Une décision qui est d’ailleurs attendue ce mardi.
Sources : RFI – Le Point – Le Monde