La délégation de l’ex-président malgache Marc Ravalomanana a quitté vendredi les discussions de sortie de crise se déroulant à Madagascar sous l’égide de l’ONU et de l’UA entre le nouveau régime et les composantes majeures de l’opposition, selon des sources concordantes.
"Nous avons comme condition le retour de Marc Ravalomanana (actuellement à l’extérieur du pays), cette requête n’est pas satisfaite", a-t-il dit.
Ces discussions se sont cependant poursuivies samedi entre les délégations du président de transition malgache Andry Rajoelina et des anciens présidents Didier Ratsiraka (1975-1993 et 1997-2002) et Albert Zafy (1993-1996).
MM. Ratsiraka et Zafy figuraient parmi les principaux opposants à M. Ravalomanana. Ils ne reconnaissent pas le nouveau régime de transition malgache.
"Nous avons compris qu’il n’y avait pas seulement deux protagonistes (dans cette crise). Il y a d’autres familles politiques qui ont des choses à dire", a expliqué à l’AFP l’envoyé spécial de l’ONU pour Madagascar, Tiébilé Dramé, qui a confirmé le départ de la délégation de M. Ravalomanana.
M. Andrianantoandro a accusé M. Dramé de "vouloir imposer une solution qui est la sienne". M. Dramé a répliqué qu’il ne souhaitait pas "de solution imposée" mais était "à la recherche du consensus".
Les discussions vont s’interrompre dimanche et lundi pour le week-end de Pâques.
Samedi, des milliers de partisans de M. Ravalomanana ont manifesté à nouveau à Antananarivo pour réclamer son retour, a constaté l’AFP. Depuis le départ de Marc Ravalomanana, ces manifestations sont quotidiennes, comme l’a constaté l’envoyé spécial d’Antenne Réunion.
Lors de ce rassemblement, une allocution par téléphone de M. Ravalomanana a été diffusée, où il réaffirme son intention de "revenir bientôt à Madagascar".
Lâché par l’armée et confronté à la pire crise qu’il ait connue depuis son arrivée à la tête du pays en 2002, M. Ravalomanana avait démissionné le 17 mars et remis ses pouvoirs à un directoire militaire. Ce directoire les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, alors chef de l’opposition, et désormais à la tête d’une Haute autorité de transition (HAT).