Au lendemain d’une journée de violences meurtrières en Egypte, l’Union européenne (UE) a appelé les autorités de transition égyptiennes à respecter les droits de l’homme et à écouter les aspirations du peuple.
La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a fermement condamné "le recours à la violence" qui a secoué la place Tahrir, au Caire, ce dimanche 20 novembre. Selon des sources médicales, des heurts entre manifestants et policiers ont fait au total 11 morts. La diplomate a lancé un appel "au calme et à la retenue" alors que l’Egypte n’avait plus connu de telles scènes de violences depuis la chute d’Hosni Moubarak le 11 février dernier à la suite d’un soulèvement populaire.
S’adressant au Conseil militaire, Catherine Ashton a affirmé que "la loi et l’ordre devaient être défendues en respectant les droits de l’homme. Il faut écouter les revendications des citoyens et des partis politiques qui demandent que la transition avance et qu’elle préserve les principes de la démocratie".
"Il ne fait aucun doute que le processus de transition est difficile et pose des défis", reconnaît Mme Ashton. "Les autorités provisoires et toutes les parties concernées ont la tâche cruciale d’écouter le peuple et de protéger ses aspirations démocratiques", souligne-t-elle. "Alors que l’Egypte s’apprête à aller aux urnes, à l’occasion de ses premières élections démocratiques et transparentes (prévues le 28 novembre, ndlr), je continue à avoir confiance dans le fait que le peuple égyptien et les autorités trouveront un moyen d’avancer pacifiquement et réussiront à surmonter les défis", conclut la chef de la diplomatie européenne.
Dimanche soir, un bilan établi par l’agence de presse Mena a fait état de 3 morts et 192 blessés, tandis que des sources médicales ont signalé au moins 11 morts. Samedi et dimanche, des milliers de manifestants ont envahi l’emblématique place Tahrir pour réclamer le départ du régime militaire en place.
La répression menée par la police avec le renfort de l’armée s’est soldée par des morts mais les forces de l’ordre ont nié avoir fait usage des armes.