Les partisans de l’ex-président Mohamed Morsi appellent ce 16 août à "un vendredi de colère", alors que le bilan de la violence en Egypte a atteint plus de 600 morts.
Après deux journées sous haute tension, les pro-Morsi prévoient de redescendre dans la rue ce 16 août. Ils ont appelé à "un vendredi de colère", alors que les affrontements qui les opposaient aux forces de l’ordre mercredi se sont soldés par un bain de sang sans précédent.
Un nouveau bilan relayé par le ministère de la Santé s’élève à 623 morts et des milliers de blessés. Tandis que les Frères musulmans, eux, font état de 3.000 morts. Des centaines de corps, dont certains calcinés par le feu, sont par ailleurs en cours d’identification à la mosquée Al Iman, dans le nord-est du Caire.
Après la mise en place de l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu, la tension reste palpable en Egypte. Les islamistes, hostiles au régime militaire en place, ont appelé leurs partisans à défiler "pacifiquement" et le cortège est prévu se diriger vers la place Ramsès, au centre du Caire, cet après-midi.
Jeudi, les forces de l’ordre ont obtenu le feu vert du gouvernement pour "ouvrir le feu sur tout manifestant qui se montrerait violent". Ce vendredi tôt le matin, les chars de l’armée ont quadrillé les principales artères du Caire, dont celles qui mènent à la place Tahrir, haut-lieu de la contestation. Militaires, policiers anti-émeutes en tenue régulière et des policiers en civil ont pris position dans les rues désertes de la capitale égyptienne.
Le ministère de l’Intérieur a prévenu que les forces de sécurité ont le droit de tirer à balles réelles contre ceux qui s’en prendraient à elles ou à des bâtiments officiels. La veille, les contestataires ont incendié un bâtiment officiel au Caire et tué deux policiers dans le nord et le centre, d’après les autorités.
L’assaut sanglant mené par les forces de l’ordre contre les partisans de l’ex-président Mohamed Morsi a été vivement condamné par la communauté internationale. Pour sa part, l’ONU a exhorté les deux parties à faire preuve de "retenue". Le président américain Barack Obama a de son côté déploré "les violences exercées contre les civils" et demandé la levée de l’état d’urgence.
De même, le président français François Hollande a lui aussi appelé à la levée de l’état d’urgence. Il a suggéré que "tout doit être mis en œuvre pour éviter une guerre civile" en Egypte, aujourd’hui en proie à des manifestations de rue quasi-quotidiennes.