Au moins 261 personnes ont péri dans deux incendies distincts qui ont ravagé deux usines de textile et de chaussures hier soir à Karachi et Lahore, les deux plus grandes villes du Pakistan.
Les deux incendies se sont produits à quelques heures d’intervalle dans la soirée du mardi 11 septembre. Le premier a touché une usine de sandales et semelles en plastique à Lahore, faisant au total 21 morts.
Le deuxième, le plus meurtrier, a frappé une usine de textile à Karachi et a fait plus de deux cent victimes, pour la plupart des ouvriers piégés par le feu et la fumée.
« Les secouristes ont récupéré 240 corps jusqu’à présent. Les équipes sont toujours à pied d’œuvre et nous craignons qu’il y ait d’autres victimes », indique Iqbal Mehmood, chef de la police de Karachi.
Un haut responsable du ministère de la santé de la province du Sindh a évoqué sous couvert de l’anonymat le « plus gros incendie de l’histoire de Karachi ». A l’entendre, ce bilan pourrait être revu à la hausse dans les heures qui viennent. « Et nous ne savons pas encore quand le bilan cessera de s’alourdir », affirme-t-il.
Selon Ehtesham Salim, chef de services de pompiers de Karachi, la majorité des victimes sont mortes asphyxiées avant que leurs corps ne soient la proie des flammes. « Les pompiers ont retrouvé des dizaines de cadavres dans une grande pièce au sous-sol de l’usine », rapporte-t-il.
L’origine des deux sinistres n’était pas encore connue mercredi matin. Mais le Pakistan est fréquemment confronté à des incendies de ce type en raison notamment du non-respect des normes de sécurité.
« L’usine n’avait pas été construite très solidement. Elle fourmillait de gens. Il y avait peu d’espace pour la ventilation et pas de sortie de secours », constate Ehtesham Salim. « Malheureusement le propriétaire de l’usine avait condamné toutes les portes sauf celle d’entrée à l’avant de l’édifice », ajoute-t-il.
Le propriétaire de l’usine de Karachi est d’ores et déjà visé par une enquête pour négligence, a fait savoir le ministre de l’Industrie du Sindh.
Des dizaines de femmes figurent parmi les victimes. Alors que de nombreux ouvriers se sont blessés en sautant par les fenêtres pour échapper aux flammes.
« C’était terrible. Soudain, tout l’étage a été envahi par les flammes et la fumée, et la chaleur était tellement intense que nous nous sommes rués vers les fenêtres, avons brisé la grille en métal et la vitre, et nous avons sauté », raconte l’un d’eux depuis son lit d’hôpital.
Source : Libération