Dimanche 3 avril, Nicolas Sarkozy a appelé au regroupement " sans délai " de tous les ressortissants français résidant à Abidjan afin d’assurer leur protection.
Cette décision a été prise hier après-midi au terme d’une réunion de deux heures entre le président de la République Nicolas Sarkozy, le ministre de la Défense Gérard Longuet, le chef d’état-major des armées Edouard Guillaud, le ministre de la Coopération Henri de Raincourt, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé et les chefs de cabinet du Premier ministre François Fillon.
Aujourd’hui, quelque 1 650 ressortissants étrangers ont trouvé refuge dans le camp militaire français de Port-Bouet, dont environ la moitié des Français, selon le porte-parole de la force française Licorne, le commandant Frédéric Daguillon.
De sources hospitalières, on dénombre depuis lundi 28 mars 46 blessés par balles dans la capitale ivoirienne Abidjan, où des tirs sporadiques à l’arme lourde et aux mortiers ont retenti tout le week-end.
Dimanche soir, Guillaume Soro, Premier ministre d’Alassane Ouattara, a estimé que la situation sur Abidjan est "mûre" pour une "offensive rapide" contre les forces loyales à Laurent Gbagbo. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a pour sa part déclaré que Laurent Gbagbo " vit ses derniers jours de chef d’Etat ". " Son entêtement est aujourd’hui criminel, il doit partir ", a-t-il indiqué à la presse. D’après un communiqué de l’Elysée relayé par l’AFP, le chef d’Etat français s’est entretenu à trois reprises avec le président élu ivoirien Alassane Ouattara.
La France " en appelle solennellement aux parties ivoiriennes pour qu’elles s’astreignent à la plus grande retenue et s’abstiennent strictement de toute violence à l’encontre des civils ". A l’heure actuelle, la ville d’Abidjan vit dans un calme relativement précaire où le couvre-feu a été réinstauré et étendu jusqu’à 6h00 ce lundi matin (temps universel).
Par ailleurs, le camp Gbagbo dénonce la force française Licorne comme "une armée d’occupation".