Deux Français, un Béninois et un Malaisien ont été enlevés par un groupe armé au début du mois d’avril à Abidjan, au temps fort de la crise ivoirienne, alors qu’ils se trouvaient dans les locaux de Novotel. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi 21 juin 2011, le ministre ivoirien de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou a indiqué que les quatre otages ont été torturés puis exécutés dans le palais présidentiel.
Stéphane Frantz, le directeur de Novotel d’Abidjan, et Yves Lambelin, entrepreneur français naturalisé ivoirien - président du groupe agro-industriel Sifca - ainsi que deux hauts cadres de Sifca, le Béninois Raoul Adeossi et le directeur général malaisien, Chelliah Pandian de Sania, auraient été conduits au palais présidentiel, alors occupé par le président déchu Laurent Gbagbo. Les quatre hommes n’ont depuis donné aucun signe de vie.
Le ministre de la Justice Jeannot Kouadio Ahoussou a affirmé mardi au cours d’un point de presse que les victimes ont été " achevées par un commissaire de police " après avoir été torturées dans le palais présidentiel transformé en " mouroir ".
Fin mai, deux corps ont été retrouvés dans une lagune près d’Abidjan, dont celui d’Yves Lambelin. Début juin, la mort du patron du Novotel a été annoncée mais aucune expertise médico-légale n’a permis de confirmer cette information. Quant aux deux autres victimes, les enquêteurs ivoiriens et français en charge de cette affaire d’enlèvement ont perdu leur trace. A ce jour, cinq suspects, dont un colonel de la garde présidentielle et un commissaire de police sous l’ancien régime ont été arrêtés.