Au lendemain d’une manifestation populaire sans précédent pour réclamer la démission du président Mohamed Morsi, le ministère de la Santé a annoncé 16 morts et plus de 700 blessés. 4 ministres ont démissionné.
Les choses s’accélèrent en Egypte, au lendemain d’une grande mobilisation anti et pro Morsi qui a éclaté simultanément dans plusieurs villes, notamment sur l’emblématique place Tahrir, au cœur de la capitale Le Caire. Pour l’armée locale, le dimanche 30 juin s’est déroulée " la plus grande manifestation dans l’histoire de l’Égypte" qui avait mobilisé au moins " 17 millions " de personnes.
Alors que le président égyptien Mohamed Morsi marquait sa première année au pouvoir hier, des manifestations monstres demandant sa
démission ont eu lieu à travers le pays faisant 16 morts et 781 blessés, selon un dernier bilan établi par le ministère de la Santé. Au total 6 personnes ont été tuées dans les provinces de Beni Suef, Assiout (centre), Kafr al-Cheikh et Fayoum, tandis qu’un manifestant est mort asphyxié devant le palais présidentiel au Caire et un autre est décédé à la suite de ses blessures à Alexandrie.
Des heurts ont éclaté entre ceux qui soutiennent le régime en place et ceux, en l’occurrence les membres du mouvement Tamarrod, qui réclament le départ de Mohamed Morsi et une élection anticipée.
Depuis une semaine, les affrontements en tous genres ont déjà fait de nombreuses victimes à travers le pays, et ceux d’hier en ont fait 16 dont pour la plupart recensés au sud du Caire et d’autres dans une banlieue où le siège national des Frères musulmans, le parti de Mohamed Morsi, avait été attaqué par des civils munis de pierre et de cocktails Molotov, selon Europe 1. Par ailleurs, 781 blessés ont été décomptés dans tout le pays.
Les manifestations anti-régime ne cessent de s’intensifier ces dernières heures alors que les leaders du mouvement Tamarrod ont lancé un ultimatum au président Morsi. Celui-ci est appelé à se retirer de son poste dès ce mardi faute de quoi, "le début d’une campagne de désobéissance civile totale" sera engagé.
Dès ce lundi 1er juillet, la colère des manifestants est montée d’un cran en plein centre du Caire, où le siège des Frères musulmans a été le théâtre d’importants actes de pillages. "Le QG des Frères musulmans au Caire a été envahi ce lundi par des opposants au président Morsi, qui ont jeté des objets par les fenêtres, tandis que d’autres emportaient des meubles", relate Le Parisien. Au même moment, les cortèges, d’une ampleur jamais vue, ont scandé des slogans qui rappellent la révolte qui avait fait chuter le précédent régime il y a deux ans : "dégage", "le peuple veut la chute du régime".
En somme, les anti-Morsi dénoncent un "régime dictatorial" dont les islamistes sont les seuls à tirer profit alors que l’économie du pays ne cesse de s’effondrer.
L’Egypte vit sa deuxième plus grande révolution, la première ayant fait chuter Hosni Moubarak, le 11 février 2011.
Alors que l’opposition a donné à Mohamed Morsi jusqu’à mardi pour quitter le pouvoir, quatre ministres égyptiens ont d’ores et déjà annoncé leur démission ce lundi. Il s’agit en l’occurrence des ministres du Tourisme, de l’Environnement, des Communications, et des Affaires juridiques et parlementaires. Ils ont déposé ensemble leurs lettres de démission au Premier ministre Hicham Qandil, selon Europe 1, qui s’appuie sur une information fournie par un haut responsable du gouvernement égyptien.