Suite à l’attentat à la voiture piégée contre l’ambassade de France à Tripoli, le parquet de Paris a ouvert une enquête et un groupement du GIPN a été envoyé sur place.
L’ambassade de France à Tripoli a été visée par un attentat ce mardi 23 avril. Deux gendarmes mobiles ont été blessés, dont un grièvement mais son pronostic vital n’est pas engagé. D’importants dégâts matériels sont à déplorer. Selon une source diplomatique, "l’ambassade est détruite à 60 % ainsi que sept à huit voitures alentour".
Selon une source de sécurité libyenne, l’explosion est due à une voiture piégée.
Un groupement du GIPN envoyé en Libye
La France "condamne avec la plus grande fermeté l’attentat" commis contre son ambassade, a déclaré le président français François Hollande qui attend de la Libye que "toute la lumière soit faite" sur cette attaque. "Cet acte vise, à travers la France, tous les pays de la communauté internationale engagés dans la lutte contre le terrorisme".
"En liaison avec les autorités libyennes, les services de l’Etat mettront tout en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet acte odieux et que ses auteurs soient rapidement identifiés", a ajouté le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a immédiatement annoncé son départ pour la Libye.
Laurent Fabius a été chargé par François Hollande de rapatrier les deux blessés et de prendre "toutes les mesures nécessaires".
L’explosion s’est produite à 7 h 10. L’ambassade est installée dans une villa à deux étages située au coin d’une rue du quartier résidentiel de Gargaresh. "On a entendu une forte détonation vers 7 heures. C’était une très grave erreur d’installer l’ambassade de France dans notre quartier", a déclaré l’un des voisins accourus sur les lieux.
"J’étais dans mon lit, j’ai entendu une première grande explosion. Puis une ou deux autres, moins massives. Je suis à côté de l’ambassade de France, ça a été ma première réaction : ’Oh non, c’est l’ambassade de France !’" "C’est tout cassé, ici. Les vitrines... Nous n’avons pas d’informations sur les blessés, rien. Mais il y avait beaucoup de fumée, c’était une explosion très forte", a rapporté également une Française voisine du bâtiment sur Europe 1.
Des enquêteurs libyens sont arrivés sur les lieux de l’attentat, où les forces de sécurité tentaient d’évacuer le secteur. "Il ne reste plus rien de mon bureau", a déclaré une employée française de l’ambassade. L’ambassadeur de France, Antoine Sivan, arrivé sur place, n’a pas souhaité faire de commentaire.
Le souffle dégagé par l’explosion a endommagé des canalisations, inondant la rue voisine.
En septembre 2012, le consulat des Etats-Unis à Benghazi, dans l’est de la Libye, avait été la cible d’une attaque, qui fut fatale à l’ambassadeur américain et à trois autres Américains. Mais c’est la première fois qu’une représentation étrangère à Tripoli est visée par une attaque depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en 2011.
En 2011, la France, sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, avait participé à la coalition qui allait mener des raids aériens contre les forces du régime Kadhafi pour aider la rébellion au sol. L’opération, dans le cadre de l’Organisation des Nations unies, avait permis de venir à bout du régime de Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011, à l’issue d’un conflit de huit mois.