Aqmi, la branche nord-africaine d’Al Qaïda, menace d’exécuter ses otages européens en cas d’action de forces engagées contre ses bases situées dans le nord du Mali. Dans un communiqué rapporté par l’agence de presse mauritanienne ANI jeudi, la France et ses alliés sont expressément avertis.
L’organisation Al-Qaïda au Maghreb Islamique(AQMI), a fait publier jeudi un communiqué dans lequel il menace d’exécuter ses otages occidentaux au cas où la France et ses alliés tentaient une opération militaire pour les libérer. Ils affirment détenir actuellement neuf otages européens dont six Français, que leurs éléments avaient enlevés au Mali et au Niger depuis septembre 2010.Outre la France, la Grande Bretagne, la Hollande et la Suède sont également concernés par cet avertissement.
« Nous mettons en garde tous les pays concernés que toute participation ou approbation de ces opérations contre les moudjahidines dans le nord du Mali constituent une signature de l’arrêt de mort de leurs ressortissants et une démission par rapport à leur devoir de les protéger », ont précisé les membres de l’Aqmi dans ce communiqué.
Ils affirment avoir obtenu des renseignements selon lesquels des troupes françaises, soutenues par l’armée algérienne, prépareraient une attaque de leurs bases situées dans le nord du Mali, afin de libérer les otages.
« Si cette opération se solde par la mort des otages, le sang de ces dernier va éclabousser tous ceux qui y ont pris part. Les gouvernements de ces pays européens et leurs acolytes de la zone sahélo-saharienne sont les seuls responsables de toutes les conséquences qui en découleront », devaient-ils poursuivre en avançant qu’ils ne souhaitaient nullement une telle issue pour résoudre le problème des otages.
A cet effet, l’organisation s’est adressée particulièrement aux familles des détenus afin que celles-ci exercent « toutes les pressions possibles sur leurs gouvernements afin qu’ils abandonnent tout soutien ou accord en faveur de cette opération qui conduira, sans doute à la mort des leurs ».
Enfin, l’Aqmi a appelé les médias européens à « faire un coup de projecteur sur les dangers de cette situation et l’attitude des gouvernement qui n’accordent aucune importance à la vie de leurs ressortissants ».
Le 09 décembre dernier, Aqmi avait revendiqué l’enlèvement de cinq Européens en publiant sur un site internet islamiste leurs photos, certains ligotés, entourés d’hommes armés et masqués. Il s’agissait des deux Français Philippe Verdon et Serge Lazarevic, enlevés le 24 novembre, dans la localité de Hombri dans le nord-est malien, et de trois autres européens enlevés le lendemain à Tombouctou.
Cette mouvance active au Sahel affirme également être l’auteur de l’enlèvement de cinq Français dans le nord du Niger, à 200 km de la frontière algérienne, en septembre 2010.