Un syndicat de salariés sud-africains à majorité blanche a lancé lundi 3 septembre un mouvement de protestation au sein du géant de la chimie Sasol. Ils contestent une distribution d’actions gratuites à des salariés noirs.
En Afrique du Sud, la réservation d’une part du capital ou des emplois à la majorité noire du pays est imposée par la loi aux entreprises locales. Cette loi vise à réparer les injustices héritées du régime raciste blanc de l’apartheid.
L’année dernière, le groupe Sasol a annoncé vouloir hausser la part de son capital détenu par des Noirs à 25%. L’entreprise souhaite notamment leur octroyer des actions gratuites.
Le syndicat proche de l’organisation de défense de la minorité blanche AfriForum, estime que ce plan est "discriminatoire" envers les Blancs. Lundi, un mouvement de protestation contre cette idée du géant de la chimie Sasol a été lancé.
Ce plan réservé uniquement aux Noirs a été vivement critiqué par le syndicat Solidarité, qui affiche 6 300 membres parmi les salariés de Sasol. Il a commencé par des "actions de protestation" au niveau de l’entreprise à 31 000 employés dans 33 pays, le 3 septembre.
Le syndicat appelle aussi les Sud-africains à "ne pas faire leur plein de carburant mercredi prochain dans les stations-service de l’enseigne Sasol". Jeudi, un arrêt de travail conforme à la loi et aux règlements en vigueur serait au programme.
De son côté, le groupe chimique rejette toute discrimination. Son plan de participation ne ferait pas partie de la rémunération des employés. Une porte-parole de l’entreprise, Matebello Motloung a expliqué à l’AFP : "Notre but consiste à créer des bénéfices substantiels pour environ 230 000 actionnaires et salariés noirs".
La grève lancée par Solidarité a été dénoncée par le Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud. Pule Mabe, son porte-parole estime que ce mouvement veut viserait la remise en cause des avancées de leur démocratie.
Le pays reste déchiré par les tensions raciales un quart de siècle après la chute de l’apartheid. Ces derniers mois, Cyril Ramaphosa, son président a lancé une réforme agraire ayant pour but de rectifier les inégalités foncières entre la majorité noire (80% de la population) et la minorité blanche (8%).
(Source : Europe 1)