Une peine maximale de 80 ans de prison. C’est ce que le parquet a requis hier contre l’ancien président du Libéria Charles Taylor, reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
L’ex-président du Libéria a été jugé la semaine dernière par le tribunal spécial chargé de poursuivre les personnes présumées responsables des crimes commis durant la guerre civile dans ce pays.
Jeudi 3 mai, le parquet du tribunal spécial sur la Sierra Leone a requis 80 ans de prison contre Charles Taylor. Sa fonction de chef d’Etat ainsi que la durée pendant laquelle les crimes ont été commis constituent des circonstances aggravantes passibles d’une lourde peine de prison. Les juges en charge des dossiers sur les atrocités perpétrées durant la guerre civile dans ce pays devraient rendre leur verdict à la fin de ce mois de mai.
Charles Taylor, âgé de 64 ans, est le premier ancien chef d’Etat africain à avoir été condamné par une juridiction internationale pour des crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
L’ancien président du Libéria a été reconnu coupable d’avoir fourni des armes, de la nourriture, des médicaments, du carburant et des équipements aux forces sierra-léonaises lors de la guerre civile de 1991 à 2002, qui a fait plus de 50.000 morts et des milliers de mutilés. La justice n’a toutefois pas pu prouver s’il a commandité les crimes commis durant cette époque.
A ce jour, la plus lourde peine prononcée par le tribunal spécial sur la Sierra Leone est de 52 ans de prison. Une sentence rendue à l’encontre d’Issa Sesay, l’un des anciens commandants du Front révolutionnaire uni (RUF), une milice responsable de nombreux crimes commis pendant la guerre civile.
Le tribunal spécial sur la Sierra Leone a inculpé Charles Taylor en 2003, la dernière année de son mandat. Trois ans plus tard, en 2006, il a été arrêté au Nigeria où il a trouvé refuge.