Jean Ping, le principal rival d’Ali Bongo aux présidentielles du Gabon, appelle la France et la communauté internationale à "retirer de la circulation un tyran". Le président Ali Bongo avait gagné son second septennat de manière peu transparente.
Les résultats pour la présidence au Gabon sont tombés mercredi, communiqués officiellement par le ministère de l’Intérieur gabonais. Le président sortant, Ali Bongo, est parti pour un second septennat, avec 49,80 % des suffrages contre 48,23 pour son adversaire Jean Ping. Une victoire, à peu de choses près, mais qui est largement décriée par le parti opposant en question. Ce dernier dénonce une "mascarade" et réclame un nouveau décompte des voix tandis que des échauffourées ont gagné le Gabon suite à ces résultats. Sur le plateau d’Europe 1 d’ailleurs, Jean Ping a appelé le jeudi 1er septembre la communauté internationale à "porter assistance" au Gabon.
L’opposant, qui dit se trouver à Libreville, assure que la population gabonaise vit dans la plus grande des insécurités, depuis l’accession au pouvoir d’Ali Bongo. "Vous voyez un président qui vient bombarder son peuple, la nuit, par hélicoptère, et qui vient raser un quartier général. Il a arrêté tout le monde, partout", détaille-t-il. "Vous savez, ça ressemble à Hafez el-Assad (père de l’actuel dirigeant syrien Bachar el-Assad, NDLR). Et de ça on s’indigne, mais c’est la même chose", ajoute-t-il sur Europe 1. Jean Ping fait également état de nombreux morts dans les échauffourées qui ont éclaté dans le pays après la publication des résultats des élections présidentielles au Gabon. "Nous apprenons que partout, la population se rebelle. Ce n’est pas moi qui contrôle ça, c’est le peuple gabonais", précise-t-il.
Mettre en déroute le tyran avec l’aide de la France
Dans ce sens, Jean Ping lance ainsi cet appel à la France, mais également à toute la communauté internationale. "La population lance un appel, pour que l’on vienne porter assistance à un peuple en danger", poursuit Jean Ping qui rappelle dans la foulée que "cela fait 50 ans, un demi-siècle qu’ils (la famille Bongo, NDLR) sont là". "Je crois que la France devrait nous aider, tout comme les autres nations. L’Union européenne, les États-Unis devraient nous aider à retirer de la circulation un tyran qui croit qu’il peut se maintenir indéfiniment au pouvoir", conclut-il.
De quelle forme d’assistance de la part de la France et la communauté internationale a précisément besoin le Gabon ? D’après Jean Ping, tout ce qu’il veut c’est le rétablissement des faits, rappelant au passage le déroulement des scrutins de la présidentielle au Gabon et de la triche omniprésente. "La France est intervenue ailleurs, en Centrafrique pour éviter une guerre civile et un bain de sang. Elle pourrait beaucoup plus facilement éviter une situation comme ça au Gabon, en appelant notre tyran à la raison, à accepter la volonté des urnes", explique l’opposant d’Ali Bongo.
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Jean Ping, adversaire d’Ali Bongo : "Je crois... par Europe1fr