Renaud, un expatrié de nationalité française qui se trouvait dans le bar-restaurant lors de l’attaque de vendredi soir raconte que "c’était des tirs ciblés". Il estime d’ailleurs que "Ça peut arriver n’importe où".
Dans un témoignage exclusif avec le Figaro, Renaud, un français installé à Bamako depuis plusieurs années raconte ce qu’il a vécu. En compagnie de quelques collègues, ce quinquagénaire se trouvait dans le bar restaurant la Terrasse vendredi soir.
Tenu par des maliens, ce "bar dansant très sympathique, un des endroits cleans de Bamako" est très fréquenté par les expatriés, affirme le Français. "Généralement, les Européens vont diner au Blabla, le restaurant à coté, puis viennent danser à La Terrasse", le restaurant attaqué. Il était aux environs de minuit -1h du matin "quand un type est arrivé cagoulé dans une voiture, il a d’abord lancé des grenades dans la devanture, mais ça n’a pas marché.". Par la suite, l’homme serait entré et monté à l’étage où "les occidentaux" s’amusaient en dansant et en buvant. "Il a commencé à tirer, en visant particulièrement les blancs. C’était des tirs ciblés. Dès que j’ai entendu le bruit de la kalachnikov, je me suis mis au sol, nous avons rampé, puis enjambé les balcons pour fuir par les toits", raconte-t-il.
Surpris par cette attaque, Renaud dit ne pas avoir peur. "Ce genre d’attaques est rare à Bamako. J’ai moins l’impression qu’il s’agisse d’un attentat djihadiste organisé qu’un acte isolé, un peu comme les attaques qui arrivent en Europe.", lâche-t-il. Malgré le choc, l’homme n’envisage toutefois pas de quitter le Mali. Il estime d’ailleurs que "Vu l’ambiance en France, je risque autant ma peau à Paris ou à Marseille. Ça peut arriver n’importe où".
Alors que l’ambassade, selon le récit de Renaud, leur a demandé de rester chez eux, l’expatrié envisage tout simplement à l’avenir "d’éviter les endroits fréquentés par des Blancs. ".
Pour rappel, l’attaque qui a fait 5 morts dont un français a été renvendiquée par un groupe djihadiste.