Agé de 91 ans, le président du Zimbabwee, Robert Mugabe, le plus ancien chef d’Etat africain en exercice, a été nommé ce vendredi nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA).
A la tête du Zimbabwe depuis 27 ans, Robert Mugabe s’est vu désigner nouveau président de l’Union africaine. Succédant au Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, le président zimbabwéen et non moins le plus ancien chef d’Etat africain prend la présidence tournante de l’UA pour un an.
Une dent contre Occidentaux
Robert Mugabe, héros de la libération nationale au Zimbabwe et champion du panafricanisme, a régulièrement muselé l’opposition par la violence et il est réputé d’avoir ruiné son pays. L’autocrate de 90 ans au pouvoir se trouve par ailleurs dans le collimateur de l’Occident et des "impérialistes" en multipliant, depuis des années, provocations et tirades incendiaires. Le chef de l’Etat zimbabwéen est la cible depuis 2002 de sanctions européennes et américaines, dont une interdiction de voyager. Alors qu’il avait reçu une invitation spéciale d’assister au sommet UE-Afrique organisé à Bruxelles en 2014, il a décidé de boycotter la réunion.
L’Union africaine dans l’embarras
Après la nomination de Robert Mugabe à la tête de l’UA, c’est la panique dans les rangs de l’organisation panafricaine. Pour certains diplomates, il s’agit d’un "hasard malheureux". Ces derniers ont également évoqué "une règle impossible à contourner" dont la présidence de l’UA est attribuée à tour de rôle à chaque grande région africaine. Le tour revenant à l’Afrique australe, seul le Zimbabwe était en lice. Selon des observateurs, cette élection représentait un mauvais signal envoyé par l’organisation sur "les valeurs de démocratie et de gouvernance" qu’elle veut défendre et qui pouvait nuire à son image.
Le message de Ban Ki-Moon
Lors de l’ouverture du Sommet de l’UA samedi matin, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lancé un appel aux dirigeants africains pour qu’ils ne s’accrochent pas au pouvoir. "Les dirigeants modernes ne peuvent se permettre d’ignorer les vœux et aspirations (des peuples) qu’ils représentent", a défendu Ban Ki-moon sur le récit de BMFTV.