Les habitants du Niger se sont manifestés vendredi contre la Une du journal Charlie Hebdo. Le Centre culturel franco-nigérien a été incendié et 4 personnes sont mortes durant ces manifestations.
La publication d’une caricature de Mahomet tenant une pancarte Je suis Charlie a suscité de vives réactions au Niger. Zinder, la deuxième ville du pays a même été le théâtre de violentes manifestations, vendredi.
Bilan humain des manifestations de vendredi contre Charlie Hebdo au Niger
Intervenu sur la radio nationale, Massaoudou Hassoumi, le ministre de l’intérieur a déclaré qu’il y a eu 4 morts lors de ces manifestations. 23 manifestants et 22 agents de forces de l’ordre ont été blessés, précise-t-il.
Bilan matériel : établissement français et églises visés par les manifestants
Le directeur du Centre culturel franco-nigérien (CCFN) de Zinder a annoncé que l’établissement a été incendié. La porte a été cassée par une cinquantaine de personnes, ils ont ensuite brûlé la médiathèque, la cafétéria ainsi que les locaux administratifs. Deux policiers étaient présents dans l’établissement au moment des faits, raconte ce responsable, mais leurs tirs de sommation n’ont pas éloigner les manifestants. Ce seraient surtout des jeunes, brandissant un drapeau blanc, couleur de l’Islam, qui sont venus attaquer le complexe.
Les autorités locales ont également annoncé l’attaque de 2 églises protestantes évangéliques et d’une église catholique.
Témoignage d’un commerçant de Zinder
Méconnaissable, selon la description d’un commerçant joint au téléphone, la ville a été saccagée. "Au cri de Allahou Akbar (Allah est le plus grand), les manifestants en très grand nombre ont brûlé des pneus partout", raconte-t-il.
L’appel à manifester lancée par SMS et les offices religieux
Amadou Mamane, journaliste indépendant à Zinder, citée par FranceTv, raconte qu’une foule est venue en masse dans les rues de la ville pour manifester contre la caricature de Mahomet. Les appels à manifester après la prière de vendredi ont été lancés depuis la veille, par SMS et relayés par les offices religieux.