Une ONG révèle dans un rapport que le groupe islamiste Boko Harama envoie ses otages « en première ligne » sur le front de combats. Plus de 500 femmes et jeunes filles ont été enlevées depuis 2009.
L’auteur de rapport, l’ONG Human Rights Watch (HRW), citée par RTL aujourd’hui, a compilé les témoignages de dizaines d’ex-otages. Le rapport en question est rendu public au moment où trente adolescents, garçons et filles, dont les plus jeunes ont 11 ans, ont été enlevés, ce weekend, dans l’Etat de Borno, dans le Nord-Est. La semaine précédente, soixante autres filles et jeunes femmes ont été enlevées à Wagga et Gwarta, deux autres villes du sud de cet Etat.
L’accord de cessez-le-feu que les autorités nigérianes affirment avoir conclu avec Boko Haram est remis en cause par ces deux événements. L’accord prévoyait, entre autres, la libération des 219 lycéennes enlevées à Chibok en avril et toujours aux mains des islamistes. Une jeune fille de 19 ans retenue trois mois en otage par Boko Haram l’année dernière dit dans le rapport de HRW avoir été forcée de participer à des attaques islamistes.
"On m’a demandé de porter les munitions et de m’allonger dans l’herbe pendant qu’ils se battaient. Ils venaient s’approvisionner en munitions, au cours de la journée, alors que les combats se poursuivaient" a-t-elle raconté. "Quand les forces de sécurité sont arrivées sur place et qu’elles se sont mises à nous tirer dessus, je suis tombée par terre, de peur. Les insurgés m’ont alors traînée sur le sol, en s’enfuyant vers le camp".
La jeune femme raconte aussi avoir reçu l’ordre d’égorger un des membres d’une milice privée capturé par Boko Haram à l’aide d’un couteau. "Je tremblais, horrifiée, et je n’ai pas pu le faire. La femme du chef du camp a alors pris le couteau et elle l’a tué", poursuit-elle.
Plus de 500 femmes ont été enlevées par Boko Haram depuis 2009. Certains témoignages évoquent des viols et des violences physiques. Une ancienne otage raconte avoir été menacée de mort, une corde autour du cou, jusqu’à ce qu’elle accepte de se convertir à l’islam.
Ces anciennes otages vivent de graves traumatismes psychologiques et vivent dans la peur d’être à nouveau enlevées. Les autorités nigérianes ne font pas grand-chose pour ces jeunes filles habitant du région en proie à des attaques islamistes, dénonce HRW.